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Les Giètes, dernière

11/02/2009 3 commentaires

J'y étais

« Fatigué : qualificatif universel, verdict absolu. On peut l’employer sans risque de se tromper à propos de n’importe qui. Je suis fatigué, tu es fatigué, il est fatigué. Vous allez bien Mme Lomza ? Oh je suis fatiguée. Comme tout le monde. Nous sommes fatigués, voilà. Ce qui veut dire : nous sommes mal fichus, malades, ou bientôt malades, ou mal rétablis,  nous sommes à l’agonie, nous sommes résignés, nous sommes pratiquement morts. » (Les Giètes, pp. 122-123)

Quant au livre, il est épuisé.

Deux ans que j’attendais ça.

Après la parution des Giètes, début 2007, dès que j’ouvrais ce livre, je trouvais à redire. Je me lamentais d’avoir lâché ce texte trop tôt, truffé de scories. Je bombardais Charlotte Goure, à l’époque mon interlocutrice chez Magnier, de mails sur l’air de « Mais comment ai-je pu laisser passer ça ? Il faut corriger ! corriger ! corriger ! » Charlotte (que je remercie encore de sa patience) compilait soigneusement mes remarques, plus ou moins essentielles (pensez donc ! une virgule mal placée fout une phrase en l’air) – tenant au chaud pour le jour du retirage une bonne quinzaine de repentirs, depuis tel détail qui manquait, jusqu’à tel mot qui méritait mieux, en passant par telle erreur grossière corrigée (Ray Barretto saxophoniste ? Où avais-je la tête ?) et telle syntaxe malheureuse amendée.

Deux ans plus tard, je viens d’apprendre que le temps est venu, et je l’ai appris de fort brutale façon : invité à une dédicace dans une librairie de Lyon, je me suis retrouvé, situation comique et inédite, en situation de devoir signer un livre que le libraire n’avait pas réussi à se procurer.

Bref, nous avons enfin écoulé le tirage initial (3000 ex.), et la réimpression aura lieu. « L’édition définitive » des Giètes paraîtra au mois de mai. Je sais, c’est tard, un long hiatus, trois mois d’indisponibilité, mais la maison Magnier estime que c’est un livre très cher, très peu rentable (ah comme je les comprends ! mal placé pour me plaindre ! je m’y connais désormais, en livres non rentables !), alors par mesure d’économie elle attend l’impression des deux prochains volumes de la collection Photoroman, en mai, pour réimprimer le mien dans la foulée, tant que les machines sont chaudes.

Vous pourrez donc l’acheter, en mai. Cette fois c’est la bonne. Moi je ne l’ouvre plus, c’est plus prudent.