Aménagement du territoire
(L’aimable illustration ci-dessus est sans lien avec ce qui suit. C’est juste qu’entre temps le 8 mars nous tombe dessus, et que je souhaite contribuer, ne serait-ce que d’un geste, à la Journée de la femme.)
Madame, monsieur, chers administrés.
C’est dans un contexte de crise partout-partout, tel qu’il touche aujourd’hui chacune et chacun, qu’il nous revient d’aller de l’avant avec détermination. Aussi, dans le cadre d’un partenariat programmé de territorialisation des axes prioritaires, favorisant la mise en valeur des talents et aspirations légitimes des populations rurales, et du projet innovant de démocratisation participative doublé du développement citoyen, impactant fortement le réseau social riche de ses différences en dépit d’implications accusant de fortes disparités régionales, MAIS, naturellement, sans la moindre langue de bois, que le Fond du tiroir s’est brusquement souvenu qu’il habitait quelque part. Il a donc décidé qu’il s’ancrerait dans la proximité, et qu’il tiendrait stand lors de la prochaine fête de son village, dite Foire aux escargots, le samedi 16 mars prochain.
Charabia de côté, la perspective est plaisante : un stand juste à côté de chez moi. Comme si je changeais seulement de pièce. J’irai à pied, tiens, empreinte carbone zéro, simplement muni de ma valise à roulettes chargée de livres. J’espère qu’il fera beau. Je siffloterai sur le chemin, transportant, pieds ailés, le fruit de mon petit artisanat. J’aurai aussi fière allure que, je ne sais pas, mettons, me vient une autre image épique et poétique de l’aménagement du territoire culturel, un bibliothécaire dans une pirogue.
D’après le programme, je ferai stand commun avec Stéphane Girel, illustrateur invité par la bibliothèque. Je ne connais point l’homme, mais j’apprécie de longue date les livres, notamment ceux qu’il a faits avec Rascal.
Et dans le même mouvement, pour mieux faire connaissance avec les autochtones, le journal local intitulé Le Bruyant m’a commandé un petit texte de présentation de la singulière association loi-1901 sise sur la commune, Le Fond du tiroir, et de ses activités. J’ai écrit ceci, qui ne devrait être pour vous qu’un résumé des épisodes précédents :
J’ai publié mon premier livre en 2003 (TS, éditions l’Ampoule).Ont suivi quelques autres titres ici et là (Jean Premier le Posthume ed. Magnier 2005, Voulez-vous effacer/archiver ces messages ed. Castells 2006…).Le tournant a été Les Giètes (ed. Magnier, 2007), photoroman écrit à partir de photos d’Anne Rehbinder, qui a connu un certain retentissement. Il a reçu le prix Rhône-Alpes du livre jeunesse 2008, et cette reconnaissance a eu au moins deux conséquences : primo les projecteurs braqués sur mon roman m’ont donné envie de le faire vivre autrement, et je me suis lancé dans le spectacle vivant, avec un ami musicien, Christophe Sacchettini. Depuis tantôt cinq ans nous tournons le spectacle adapté du roman, et je me suis entre temps diversifié en donnant des lectures, musicales ou non, de divers autres de mes textes.Secundo, le fameux Prix Rhône-Alpes du livre était doté d’une forte somme, que j’ai décidé d’engloutir en 2008 dans la création d’une maison d’édition associative, au sein de laquelle je publierais ce que bon me semble, comme bon me semble. Depuis, ce terrain de jeu nommé Le Fond du tiroir et doublé d’un blog du même nom, est presque devenu mon unique éditeur (dix titres actuellement au catalogue, soit deux parutions par an).
Même si le Fond du tiroir est un projet très personnel avant tout destiné à donner forme à mes propres textes, il est loin d’être autiste : il est avant tout un lieu de rencontres où je m’épanouis dans le jeu et la collaboration avec diverses personnalités choisies, qu’elles soient poète et éditeur (Hervé Bougel), photographe et graphiste (Patrick Villecourt), dessinateur de bande dessinée (Philippe Coudray), artiste-graveuse (Marilyne Mangione), ou illustrateur tout-terrain (Jean-Pierre Blanpain, pour les deux derniers livres parus en 2012 : « Double tranchant » et « Lonesome George »).Mon projet en cours : un roman d’épouvante intitulé Vironsussi qui est aussi un spectacle, réalisé en compagnie du musicien Olivier Destéphany et du dessinateur Romain Sénéchal.
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