Accueil > En cours > Non-respect du cessez-le-feu

Non-respect du cessez-le-feu

dscn2389

La cessation d’activité, après 8 ans, du présent blog ainsi que de la maison d’édition Le Fond du tiroir, a été décrétée il y a un an. Un livre a paru entre temps, instantanément épuisé, chant du cygne tessiture baryton-basse, qui n’a eu, c’était prévu ainsi, aucun écho (seule exception, Yves Mabon en a donné sur son blog une petite notule et, en soi, c’était une manière idéale de boucler la boucle en compagnie du premier et dernier fidèle).

L’année écoulée a vu ma situation changer sensiblement ; pas ma résolution de cesser de t’en faire part. Les sporadiques bricolettes postées depuis lors, ainsi que celles qui viendront, ou pas, doivent être regardées comme autant de post-scriptums, chacun d’eux m’apparaissant comme le vrai authentique véritable derdéders, oh ne va pas croire à de la complaisance, je me lasse moi-même de cette mise en scène de l’acharnement thérapeutique et de la fausse sortie, mais crois bien que rien n’est calculé.

Renoncer à rendre compte de ce que je fais, lis et écris… L’étalage me manque-t-il ? Parfois. Dans ce domaine-là comme dans tous les autres, fût-ce sur un blog, écrire c’est réfléchir en mieux. J’écris, je fignole la phrase et par conséquent la pensée, et je trouve dommage que ce ne soit pas en ligne, sur la ligne, fixé avec une petite pince à linge, pour que ni la pensée ni la phrase ne s’envolent. Quand l’étalage me manquera trop, j’étalerai de loin en loin. Le temps que ça sèche. Tiens, là, juste pour la route et pour la chambre d’écho, une dernière (ah ah ah c’est ça ouais on y croit vachement) note de lecture, j’ai l’envie pressente de te partager, je te partage, je copiecolle cet extrait du fortifiant recueil de Tanxxx, Des croûtes au coin des yeux :

Tiraillée entre vivre de ce que je fais et faire ce que j’ai dans la tête, j’en étais arrivée à plus du tout savoir où je voulais aller, comment, si ce que je fais si c’est pour gagner ma croûte ou pour me faire plaisir (…)
Après 8 ans de travail à mon compte, je n’arrive plus à distinguer ce que j’aime faire et ce que je dois faire pour vivre. Les questions de statut, de reconnaissance du travail, du métier d’auteur/illustrateur, tout ça a fini par me bouffer. Bien sûr que c’est intéressant et primordial de défendre ses droits, j’en suis plus que jamais convaincue. Mais voilà, ce sont des questions épuisantes, et quand on commence à mettre le doigt dedans, très vite on ne parle plus que de ça.
Lire l’histoire de 6 pieds m’a rappelé qu’il n’y a pas si longtemps j’avais la fougue du fanzineux, l’enthousiasme de faire des choses, de rencontrer des comparses, et peu importe si je me plantais, j’avançais (…)
La conclusion de Fabrice Erre à l’Animal a 20 ans résume parfaitement ce que je ressentais sans mettre le doigt dessus : ne pas laisser le réalisme prendre le dessus. Faut arriver à concilier les deux, gagner sa vie et vivre, or les deux sont inconciliables (…) Tout ça pour dire que le fanzine, c’est la tentative de retrouver ce truc qui tient en vie quand tout déconne plein pot autour(…)
Et dans mon petit coeur de punk, il y a une hippie qui sommeille, avec l’envie de faire des bisous à tous ces gens merveilleux.

Okay, merci Tanxxx, je prends, je redonne aussitôt, j’ajoute mes bisous. Et à présent, une seule question nous brûle : oui ou non Noé a-t-il embarqué dans son arche des couples de poissons ?

  1. JL Saket
    15/12/2016 à 22:03 | #1

    tu me rappelles, par ton impossibilité de t’arrêter, cette description de « l’artiste » lue à propos de Gotlib : c’est quelqu’un qui n’a pas le choix…
    et c’est bien agréable, pour nous autres observateurs…

  2. 05/02/2017 à 20:23 | #2

    Tu veux que j’aille écrire une connerie quelque part pour faire revenir Irena Adler et faire buzzer le blog ?

  1. Pas encore de trackbacks

*