Accueil > En cours > De la qualité des rencontres sur les salons du livre, des larmes versées sur la tragédie ouvrière, du vent du Nord qui emporte dans la nuit, du monde décidément tout petit-petit, de la sodomie comme formule de politesse, et des oeuvres complètes d’Efix

De la qualité des rencontres sur les salons du livre, des larmes versées sur la tragédie ouvrière, du vent du Nord qui emporte dans la nuit, du monde décidément tout petit-petit, de la sodomie comme formule de politesse, et des oeuvres complètes d’Efix

Bonjour Efix

Mon nom est Fabrice Vigne. Nous nous sommes croisés sur le salon de la
Côte Saint André, j'étais sur le stand d'en face. Je t'ai acheté là-bas
Putain d'usine, et j'ai trouvé ça tellement bien que j'ai enchaîné illico
avec Les fantômes du vieux bourg - que j'ai trouvé exactement aussi bon -
à l'exception peut-être d'une petite réserve pour la couverture : je ne
saisis pas le sens ni la pertinence graphique de ce croquis négatif.
Peu importe.
Il y a quelques années, quand je lisais Mon amie la poof, je me disais, wow,
nom de Dieu quel excellent dessinateur, quel virtuose de première bourre,
quelle expressivité, quel mouvement... Mais il serait grand temps qu'il se
trouve un scénariste, ou alors quelque chose à dire, parce que là si je peux
me permettre c'est du brio un peu à vide...
Eh bien, voilà, ici au contraire c'est indéniable, il y a quelque chose à
raconter, il y a Levaray, le contenu est aussi fort que le contenant, le
ramage et le plumage, j'en ai chialé, même, quelques fois. C'est pour dire.
Je passais juste dire cela : félicitations. Et bonne continuation.
Fabrice
Cher Fabrice,
Un petit mot de remerciement pour le mail que m'a fait suivre mon éditeur.
C'est con à dire, mais ça m'a fait plaisir de t'imaginer touché au point d'en
chialer.
Bon, sur ma poof qui est un digest d'une vie parallèle un peu plus opiacée et
aussi mon bébé —au sens où c'est ma première BD, imaginée et réalisée tout
seul — je suis désolé que tu n'aies pas été touché, mais on ne peut pas
viser juste tout le temps... et avec tout le monde. Rassure-toi, j'en suis
le premier critique. Et d'autres aiment, heureusement (des sales drogués,
faut croire).
Pour le reste, ben, simplement merci d'avoir pris le temps de venir me le dire.
C'est toujours un grand plaisir de savoir que certains, comme moi d'ailleurs,
apprécient un travail au point de prendre la plume pour en informer l'auteur.
Je me fais toujours un petit bonheur (pour ne pas redire plaisir et encore
moins obligation) de répondre. Et je dois reconnaître que c'est cette usine
qui me vaut le plus de retours positifs.
Du coup, je suis allé voir ton blog qui est bien intéressant aussi...
Et comme tout ça semble t'intéresser, sache que nous allons mettre en chantier
le troisième volet de ce que nous appelons, Jean-Pierre et moi, notre trilogie
prolo : "Tue ton patron", ça va s'appeler, en toute simplicité.
J'espère qu'on le terminera pour fin 2010.
1. A l'usine.
2. Autour de l'usine.
3. A la Défense, là où les décisions se prennent !
En attendant, je m'offre une récréation sur un western Music box avec mon pote
Stéphane Nappez. Avant de revenir à cet univers que j'affectionne tant mais qui
est socialement si sombre, j'avais besoin d'un petit remontant fictif.
Voilà, tu sais tout des temps à venir, si les petits cochons ne nous
mangent pas avant, comme disait... heu... ma grand-mère !
Bonne continuation et encore merci !
Amicalement.
efisque
Merci pour ta réponse, et pour ce scoop : "Tue ton patron" ? Ah, ça me
plait, c'est punk, j'ai hâte. Je resterai à l'écoute, sans faute.
Une précision quant à la Poof : certes je n'ai pas été touché, mais j'ai
admiré la virtuosité. Je finissais par regarder les planches sans lire
l'histoire, que je trouvais un peu vaine, un peu facile... Oh ! Je sais
que je me montre bien culotté et con de te dire ces choses aussi
candidement, et tu serais en droit de m'envoyer chier, parce que de ton
point de vue, c'était sûrement très difficile ! Disons juste que ce
n'était pas ma came. Mais je sais que la Poof a de nombreux fans... J'en
connais...
(Et au fait, j'avais bien aimé K une jolie comète, aussi. Ah oui, là
aussi, cela touchait aux tripes, le plaisir n'était pas que rétinien.)

Anecdote "le monde est petit" : je suis très lié avec un particulier nommé
Patrick Villecourt, grand admirateur de la Poof justement, graphiste qui a conçu
tous mes ouvrages autoproduits, et qui a longtemps travaillé à Seyssinet dans le
même bureau que Jean-Jacques Barelli, qui composait autrefois des affiches avec
tes oeuvres en matière première. C'est ainsi que, par hasard, alors que je
planchais sur mes livres, j'ai eu l'occasion de voir en avant première certains
de tes dessins.

Au sujet de la culture ouvrière, et des histoires que l'on en tire...
Je travaille présentement au centre culturel de la ville d'Eybens.
Dans la salle de spectacle, le mardi 12 janvier, nous présenterons la pièce
Sortie d'Usine de Nicolas Bonneau. C'est susceptible de t'intéresser, non ?
Si tu n'es pas trop loin, je peux peut-être t'obtenir une invitation ?
Sur la même thématique, le lendemain à la médiathèque, mon camarade Hervé
Bougel procèdera à une lecture de son livre Les Pommarins, que je te
recommande aussi très chaudement, où il raconte sa jeunesse à l'usine.

Salutations, à la revoyure,
Fabrice
> Merci pour ta réponse, et pour ce scoop : "Tue ton patron" ? Ah, ça me
> plait, c'est punk, j'ai hâte. Je resterai à l'écoute, sans faute.

Je compte sur toi, mec !
Si tu n'es pas au rendez-vous, méfie-toi : j'envoie Patrick Bruel !

> Une précision quant à la Poof : certes je n'ai pas été touché, mais  
> j'ai admiré la virtuosité.

Ach, gut !

> Je finissais par regarder les planches sans lire
> l'histoire, que je trouvais un peu vaine, un peu facile... Oh ! Je sais
> que je me montre bien culotté et con de te dire ces choses aussi
> candidement, et tu serais en droit de m'envoyer chier, parce que de  
> ton point de vue, c'était sûrement très difficile ! Disons juste que ce
> n'était pas ma came. Mais je sais que la Poof a de nombreux fans...  
> J'en connais...

Va te faire enc... heu, non, merci pour ces précisions.
J'aime pas les smiley ou les messages typographiques pour préciser les
pensées, mais je précise que c'est une tentative d'humour, hein !
Le problème de la came, qu'elle soit la tienne ou pas, c'est qu'elle
est pleine de clichés, justement. C'est la loi du genre, malheureusement.
Quand un produit transforme toutes les personnalités en la même, les
histoires de junkies en deviennent banales, toutes les mêmes. Y'a qu'à
se balader à Barbès et regarder le ballet des mecs en manque : dos
cassé, air hagard, tous le même discours et les mêmes obsessions.
Affligeant, oui, mais terriblement réaliste.

> (Et au fait, j'avais bien aimé "K", aussi. Ah oui, là aussi, cela  
> touchait aux tripes, le plaisir n'était pas que rétinien.)

Ah, chouette alors !
C'est notre bébé, ça aussi.
Tu as vu passer Autour de kate ? on y raconte la genèse de tout ça...

> Anecdote : je suis très lié à un particulier nommé Patrick Villecourt, grand
> admirateur de la Poof justement, graphiste qui a conçu tous mes ouvrages
> autoproduits, et qui a longtemps travaillé à Seyssinet dans un bureau commun
> avec Jean-Jacques Barelli, qui composait des affiches avec tes oeuvres en
> matière première. C'est ainsi que, par hasard, alors que je planchais sur
> mes livres, j'ai eu l'occasion de voir en avant première certains de tes
> dessins.

 Oui, je me souviens.
Patrick et Jean-Jacques Barelli ! Que de souvenirs qui remontent...
Comment vont-ils, tu as des nouvelles ?
J'adorais jean-Jacques et je connaissais moins Patrick, mais j'ai
d'excellents souvenirs liés à eux.
Mais le vent du Nord les emporte dans le nuit froide de l'oubli. Et la
mer efface sur la sable, les pas des amants désunis...
>
> Au sujet de la culture ouvrière, et des histoires que l'on en tire...
> Je travaille présentement à l'Odyssée, le centre culturel de la ville
> d'Eybens. Dans la salle de spectacle, le mardi 12 janvier, nous  
> présenterons la pièce Sortie d'Usine de Nicolas Bonneau.
J'ai été contacté par Dominique du Polaris pour intervenir à Lyon (ou
j'habite), autour de Sortie d'usine, justement. Je ne peux pas car je
suis absent au moment des représentations. Mais je reste en contact
avec ces artistes militants bien cool et intéressants.
Pour Tue ton patron, par exemple...

> Le lendemain mon camarade Hervé Bougel procèdera à une lecture de son livre
> " Les Pommarins", que je te recommande aussi très chaudement, où il  
> raconte sa jeunesse à l'usine.

Je cours me renseigner, merci.
Pour l'invitation c'est très gentil, mais après une pause salvatrice à
partir de demain, je m'y remets direct en janvier pour finir les 100
pages de mon western Music box à rendre fin mars.
Je ne fais donc plus rien d'autre, en attendant. Je me suis envoyé
presque un festival, une intervention, ou une librairie par semaine
depuis septembre, j'arrête un moment pour reprendre mon souffle et
faire les albums que j'ai du mal à tomber quand je ne fais que
promouvoir les autres...
Mais ailleurs, pour autre chose, pas de souci, avec grand plaisir, même !

> Salutations, à la revoyure,
> Fabrice

Itou.
Amicalement.
efix
Patrick a connu quelques problèmes financiers qui ont remis en question son
activité fin 2008... Il a redémarré autrement, il bosse désormais chez lui
(entre autre pour mon label d'auto-édition, le Fond du tiroir, même si ce n'est
pas ça qui va le faire vivre), mais de façon un peu précaire. Quant à Jean-
Jacques Barelli, je ne sais pas, je n'ai jamais été très proche de lui, même
s'il était le graphiste de la boîte de com où bossait autrefois ma compagne
(ah comme le monde est petit).
Bon courage pour ta Music box, et à un de ces jours, alors.
Merci pour tes voeux de bonne année ! Moi aussi je te souhaite bien
amicalement de te faire enc !
Fabrice
Merci pour les nouvelles des gens.
En allant sur ton blog, il me semblait reconnaître quelques visages,
en effet. C'est tout.
Un petit mot rapide, entre deux, avant de partir à Paris (mon complet bleu,
y'a trente ans que j'le porteuh) et à Angoulême pour m'exposer l'usine (et
mes chansons ne font rireuh que moi). Juste pour te dire ça et t'en
souhaiter de bonnes. Pas laisser ton dernier mail sans réponse, quoi !
Passe le bonjour à Patrick, steuplé et profite bien de la vie.
Malgré l'enfer environnant, je l'aime bien, cette salope !
Tiens, à propos, naïf, je me suis donc fait enculer sur tes conseils.
Ah, merci, hein ! Putain de bonne idée ! J'ai eu mal au cul
pendant toutes les fêtes ! Depuis, Natacha me regarde de
travers et je n'ose plus me promener dans les bois.
Pfff ! Merci, hein !
Ah.
Bien à toi.
efix
Tu me fais rire... Et comme je suis partageur, j'aimerais bien reproduire
notre correspondance sur mon blog, afin de faire rire dans la foulée
mes trois lecteurs et demi. (Parce que les histoires de sodomie, on dira
ce qu'on voudra, ça fait toujours rire.) Est-ce que tu vois un
inconvénient à ce que je rende "publics" ces messages privés ?
Salut camarade, bon Paris, bon Angoulême, bonne pommade anale
Efvé
Pas de problème, si tu penses que des enculades suggérées peuvent
offrir quelques sourires épars, tu m'en vois bien heureux.
Longue vie à tes écrits et à bientôt, mec.
Que ton parcours soit bordé de belles fleurs turgescentes sur lesquels
tu pourra reposer (glisser ?) ton cul fatigué.
Jolie formule pour te proposer une nouvelle fois de te faire
doucement, tendrement, enculer. En toute amitié !
Comique de répétition, tu dis ? Bon, ok, faudra qu'on se trouve autre
chose... Des fleurs en forme de poings ?
Bises !
efistfucking
  1. 10/01/2010 à 17:16 | #1

    Bonjour Fabrice, Votre échange verbal me laisse pantois. J’aimerais découvrir l’univers d’Efix, mais n’étant pas particulièrement porté sur la sodomie, j’hésite un peu… même si je sais qu’il faut goûter à tout. Là, franchement, je ne sais pas trop…

  2. 10/01/2010 à 17:47 | #2

    Oh, la sodomie m’attire peu en vérité… Mais j’espère que vous aurez
    surmonté ces plaisanteries de corps de garde, régressives comme tout ce
    qui a trait à nos tuyaux internes (pipi caca), pour retenir l’essentiel du
    message : « Putain d’usine » et « les fantômes du vieux bourg » sont deux fort
    bons livres, tout à fait recommandables.
    Merci Yves d’être toujours le premier, voire le seul, commentateur de mon
    blog. Quand je dis que je n’ai que « trois lecteurs et demi », je sais
    bien qui est le premier d’entre eux… Je pourrais aussi bien commencer
    chacun des mes articles par « Cher Yves, »…

  3. 13/01/2010 à 22:36 | #3

    Comme l’écrivait Alphonse Boudard, n’est-ce pas, et à propos de la même chose mais en conditions optimum, c’est à dire en prison : « Le premier qui bande encule l’autre. »
    Excusez-moi vraiment …

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