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Archives pour 01/2016

Enceinte après la ménopause : les gestes qui sauvent

31/01/2016 3 commentaires

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Coucou tout le monde ! Méga-surprise ! comme dirait Xavier Dupont de Ligonnès.

Comme celle de Mark Twain, la nouvelle de la mort du Fond du Tiroir était finalement exagérée, puisqu’il lui restait un livre à faire. Le tardon en question se nomme Reconnaissances de dettes. Vieux dossier, vieux projet, vieux travail toujours neuf, forme vive ayant connu quelques avatars (au sens propre du terme : quelques incarnations, dont celle de 2009)… L’envie m’a pris tout compte fait d’en tirer un vrai livre en post-scriptum, et qu’on n’en parle plus.

Il est de somptueux post-scriptums, souvenez-vous. En 2003, Ingmar Bergman a 85 ans et il a renoncé au cinéma depuis 20 ans. Mais il déclare : « Je me suis senti, comme Sarah dans la Bible et, à mon grand étonnement, gros d’une nouvelle oeuvre, à un âge avancé », et hop, il nous tourne Sarabande, pas un testament, juste le dernier grand film qu’il lui restait.

J’aime cette métaphore de l’engendrement, et j’adore l’humour sérieux de Bergman, mais le cas de mon ultime polichinelle dans le Tiroir est sensiblement différent, puisque sa grossesse a débuté il y a dix-huit ans et englobé l’engendrement de tous ses frères et soeurs. Le bébé a eu le temps de grossir, de profiter bien à l’abri de mon nombril, jusqu’à devenir au moment de l’expulsion le petit gros de la famille. Première fois que l’un de mes opus dépasse les 300 000 signes, et tout en introspection, messieurs-dames. Limite bouffi le petit poussah. Merci la péridurale.

Je viens de rédiger une manière de préface retraçant les étapes de la gestation. Je vous invite à passer le test de grossesse : lisez ce teaser maniaque, et s’il titille votre curiosité, je vous prie, restez à l’écoute. Dans quelques semaines si tout va bien (car rien n’est sûr : cette 12e et dernière référence au catalogue du Fond du tiroir est une aventure aussi incertaine que les 11 précédentes, je reconnais cette excitation des choses qui n’attendent que nous, elle m’avait manqué), je balancerai un bon de souscription. Merci à M. le premier souscripteur, qui se reconnaîtra.

Le Fond du tiroir vous souhaite une bonne année 1876

05/01/2016 2 commentaires

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« N’importe. Il me semble, je ne sais pourquoi, que 1876 ne sera pas si abominable que 1875 ? – C’est peut-être parce que je le désire – et puis qu’on se lasse d’être triste – comme on se lasse de tout ! »

Gustave Flaubert, Lettre à Léonie Brainne, mercredi 5 février 1876

Et si jamais 1876 n’était pas suffisant, le Fond du tiroir n’hésiterait pas à reculer encore et vous souhaiterait une bonne année 1554. Cette année-là, à l’aube de ce qu’on n’appelait pas encore « les guerres de religion », le calviniste Sébastien Castellion est révolté par les meurtres commis, y compris dans son propre camp, par ceux qui estiment que le bûcher est le meilleur moyen de prouver que leur dieu d’amour est plus fort que le dieu d’amour de ceux d’en face. Il écrit : « Tuer un homme ce n’est pas défendre une doctrine, c’est tuer un homme. Quand les Genevois ont fait périr Servet, ils ne défendaient pas une doctrine, ils tuaient un être humain : on ne prouve pas sa foi en brûlant un homme mais en se faisant brûler pour elle. »