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Archives pour 09/2014

It don’t mean a thing (if it ain’t got that swing)

20/09/2014 Aucun commentaire

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Le défi a été lancé par mon vieux complice JP Blanpain : « Le festival Jazz en Velay organise un concours de nouvelles, dont le thème tient en un seul mot : jazz. Tu sais écrire ? Tu aimes le jazz ? Alors on s’y colle, hop, on écrit une nouvelle chacun » . Chiche. Sacrée tête d’émule !

Or dans le même temps, Christophe Sacchettini me faisait découvrir le travail d’artiste-colleur de Louis Armstrong. Quelle révélation ! Armstrong est une de mes idoles, depuis longtemps, depuis toujours puisque j’écoute The Good Book sans interruption depuis ma vie intra-utérine, et j’ignorais tout de son activité picturale. Satchmo a passé sa vie, lorsqu’il ne soufflait pas dans sa trompette, a jouer du rouleau de Scotch, composant des montages relevant de l’art brut, ou naïf, ou surréaliste, ou égocentrique, comme on voudra. Il n’était pas du genre à intellectualiser les choses ainsi, mais quant à moi je trouve que le ruban adhésif fonctionne très bien comme métaphore du lien immatériel entre les gens, de ce qui relie et retient toute une époque de façon invisible… De la musique, en somme.

Ma nouvelle parlerait donc d’Armstrong, d’un rouleau de Scotch, et de musique qu’on n’écoute pas mais qu’on regarde.

Jazz en Velay a débuté le 21 septembre 2014, le résultat du concours a été révélé, je n’ai pas gagné (Jipébé non plus). Tant pis ! L’avantage, c’est que je n’irai pas au Puy-en-Velay, je ne serai pas obligé de serrer la main de son député-maire. Reste que je suis  content d’avoir écrit cette nouvelle, je swingue de la tête. Elle vous est offerte (la nouvelle, pas ma tête, dont j’ai encore besoin) ici même en téléchargement gratoche.

Transports, en commun

05/09/2014 un commentaire

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Je suis depuis toujours usager des transports en commun, et depuis 27 ans celui de la TAG, société de transports de l’agglomération grenobloise. Pour la première fois, j’ai adressé un petit courrier à cette auguste institution. Ci-dessous la correspondance qui en a découlé.

Chère TAG
Je t’aime beaucoup, je te fréquente quotidiennement, je tiens à te féliciter pour ton nouveau réseau, flambant neuf et indéniablement efficace… mais je suis au regret de te dire que tu m’affliges quand tu m’imposes, heure après heure, jour après jour, l’écoute de France Bleu Isère dans tes bus.
Depuis qu’elle est devenue, par ta faute, obligatoire, je ne supporte plus cette station. Je m’exaspère, trépigne et m’enrage sur mon siège, maudissant jusqu’au feu rouge qui retarde ma libération, quand je subis les enfilades de tubes des années 80 (France Gall, Lio ou même Jean-Pierre Mader), les jeux indigents camouflant des réclames pour des concerts navrants (ou le contraire), les tonitruants spots de pub des deux débiles de la Matmut ou d’autres tout aussi crétins, la bonne humeur forcée (alors Simone quel temps fait-il aujourd’hui à Saint Sulpice des Rivoires ? Il pleut ? C’est formidable !), les résultats sportifs des équipes locales (nationales aussi bien), voire l’horoscope aux heures de pointe (béliers : prenez soin de vos nerfs).
Las ! Tu me fais un peu rire (jaune), avec tes campagnes de pub, affichées dans les arrêts, promouvant le civisme élémentaire qui consiste à être discret dans les transports en commun, ou quand tu lances sur ton site même un sondage abordant ces questions… Car c’est bien toi la plus indiscrète ! La plus envahissante, la plus violeuse d’oreilles, la plus effrontée, la plus délinquante en somme, avec ta maudite France Bleu ! Quel exemple donnes-tu ! L’as-tu remarqué ? Plus tu balances France Bleu, et plus en réaction le brouhaha des voyageurs augmente – comment s’étonner que certains se sentent autorisés à diffuser, depuis leur téléphone portable, leur propre musique, privatisant l’espace sonore commun. Comme toi, ni plus ni moins.
J’ignore quels accords commerciaux tu as signés avec les pontes de la station de radio. Ceux-ci sont sans doute intéressants financièrement pour quelqu’un… Je formule cette hypothèse car je ne peux croire que tu nous infliges la radio par simple sadisme, ou que tu aies pu croire candidement que cette station locale « sympa » créerait du « lien social » consensuel dans les transports en commun… Mais du point de vue des usagers, de certains d’entre eux du moins, il est temps que tu saches que c’est une plaie. Les mieux protégés d’entre nous augmentent simplement le son dans leurs écouteurs, les autres rongent leur frein patiemment. Comme si la vie quotidienne des Français n’était pas assez difficile, avec la crise partout-partout !
Cette situation est également pénible pour tes propres chauffeurs, figure-toi : désormais, quand je monte dans le bus et que, contrairement à mes craintes, j’entends et savoure le silence, je souris, et je félicite toujours, en termes chaleureux, le chauffeur. Or parfois celui-ci me répond : « Ah, vous aussi vous en avez marre de France Bleu ? Imaginez un peu ce qu’on endure, nous c’est toute la journée ! » Plus inquiétant, le chauffeur me fait à l’occasion des confidences : « Normalement, on n’a pas le droit de couper, hein… On ne peut même pas baisser le son. Vous ne me dénoncerez pas, d’accord ? » Mais je dénonce le contraire, précisément !
Sache que, lorsque j’ai le choix, je privilégie un itinéraire où je peux voyager en tram plutôt qu’en bus, sans autre raison que celle-ci : dans le tram, on a la paix. On peut lire, ou réfléchir, bref on peut garder pour soi son « temps de cerveau disponible », si tu vois ce que je veux dire. Je te préviens que si à l’avenir tu décides de diffuser France Bleu jusque dans les rames de tram, sous prétexte d’accords commerciaux reconduits et encore plus juteux, je renoncerai définitivement à ma carte d’abonnement. La mort dans l’âme je reprendrai ma voiture. Mon moteur vrombira dans les rues et je chargerai comme une mule mon empreinte carbone. Tu auras cela sur ta conscience, je te le dis amicalement. Réfléchis bien.
Chère Tag, grosses bises,
Fabrice

Cher Monsieur,
Je vous remercie pour le mail que vous avez adressé à la Sémitag, pour le témoignage de satisfaction, mais surtout pour l’humour et le côté plaisant de vos remarques.
La radio à bord des bus était une demande forte d’une partie de la clientèle, mais nous constatons depuis quelque temps que cela ne répond plus au besoin de tranquillité de nos clients. Nous avions par ailleurs opté pour une radio généraliste qui transmettait également des informations concernant le réseau.
Pour reprendre votre expression, vous serez encore contraint de « rire jaune » pendant quelque semaines, voire quelques mois,  mais j’ai cependant le plaisir de vous informer que la Sémitag a décidé de la retirer progressivement de ses véhicules le temps d’équiper uniquement les postes de conduite.
Je vous remercie de votre confiance et du plaisir que nous avons eu à vous lire.
Cordiales salutations.
Service Relations Clients

Cher Service Relations Clients,
Merci pour cette réponse aimable.
Un aveu : je vous précise que ma menace de renoncer à mon abonnement annuel n’était que du bluff !
En réalité, je l’ai renouvelé, pas plus tard qu’hier, pour l’année 2014-2015.
Donc à bientôt, et cordialement,
Fabrice Vigne

L’affaire du siècle !

01/09/2014 Aucun commentaire

US Canada 973

Amis des bonnes affaires, sinon du Fond du tiroir, cette annonce est pour vous !

La situation économique française est sinistre ? Le nouveau Ministre « socialiste » attitré mille fois plus encore ?  (Que comprend ce gouvernement de « gauche » à la crise partout-partout, pour confier l’économie du pays à un banquier d’affaires millionnaire ?) Casse la tienne ! Le Fond du tiroir en plein redressement productif vous offre sur un plateau rien de moins que l’affaire du siècle. Tout son catalogue (à l’exception notable de la Lettre au Dr Haricot parce qu’on n’a pas de stock, pour celui-ci veuillez vous adresser au pré#carré) à prix désopilant ! Toute son œuvre depuis six ans sacrifiée en lot ! Tout son travail orfévroïde bradé à vil prix. L’offre dure tout le mois de septembre, et, attention, seulement le mois de septembre : 9 livres non à -5% comme le voudrait la loi Lang, non à -10, non à -20… mais à -50%. Moins-cinquante-pour-cent, mesdames et messieurs !

Soit : Voulez-vous effacer/archiver ces messages ? (Prix initial 18€) / L’Échoppe enténébrée (13€) / Le Flux (3€) / ABC Mademoiselle (20€) / J’ai inauguré IKEA (4€) / La Mèche (12€) / Ce qui stimule ma racontouze (8€) / Lonesome George (9€) / Double tranchant (17€). Tout le Caddie à 104 € immolé rituellement, coupé en deux dans le sens de la hauteur, 52 € pour vos beaux yeux.

Et avec ça qu’est-ce que je vous mets ? Sans supplément de prix, en confidence je vous révèle la raison, qui pourtant ne vous regarde pas plus que ça (je vous rappelle que dans l’économie de marché bien comprise après tout c’est chacun pour sa gueule, la fameuse logique gagnant-gagnant qui se substitue aux gagnants pluriel), de cette exorbitante promotion, que notre service marketing a intitulée, au terme d’un brainstorming de 72 heures à Ibiza, le Superultramégapack®.

La raison, elle est double : primo je ferais bien un peu de place dans mon garage, où les cartons de livres s’entassent. Secundo, et principalement, le Fond du tiroir publiera cet hiver son livre le plus compliqué, et donc, a priori, le plus cher à fabriquer (un roman illustré accompagné d’un CD). Or, Le Fond du tiroir n’a à peu près pas un rond en caisse. Mais il a des livres. Fort bien, vendons des livres ! À perte, s’il le faut. Liquidons, ça fera des liquidités.

Ne soyez pas vache, ne laissez pas passer ce train de temps perdu et retrouvé sans grimper à l’arrachée : télécharger le bon de commande sous ce lien, imprimez-le, remplissez-le, envoyez-le au Fond du tiroir. Transférez aussi à tout votre carnet d’adresse de notre part, les amis de nos clients sont nos clients. Merci pour vous, et pour nous. Grâce à votre geste, le Fond du tiroir produira prochainement un livre qui à son tour vous sera proposé très cher, que vous n’achèterez pas à ce prix-là, faut pas déconner, enfin vous verrez bien, vous attendrez quelques années la prochaine opération vide-tiroir.

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