À force d’écrire des choses horribles (Troyes épisode 80)
« À force d’écrire des choses horribles, les choses horribles finissent par arriver » (Jacques Prévert, Drôle de drame)
J’étais cette après-midi à nouveau plongé dans l’écriture de mon horrible histoire d’incendie. Descendant de mon appartement quelques instants pour fumer une cigarette, je me suis brusquement retrouvé au milieu d’une vision de cauchemar : j’étais piégé dans un immeuble qui brûle, le Ginkgo, mon Ginkgo, ma thébaïde, était la proie des flammes ! Des fumées compactes et blanches rendaient tout le rez-de-chaussée aveugle, irrespirable ! En hâte nous avons ouvert les fenêtres en grand et nous sommes sortis sur le parvis, pour voir la fumée s’échapper, s’envoler, se dissoudre.
Finalement, ce n’était rien. Rien que la machine à fumée qui s’était emballée, un accessoire de l’installation artistique en cours. Le feu n’avait été, réellement, qu’une vision, il ne s’était jamais échappé de son seul foyer : ma tête. Fantasme, hallucination, fiction. Il y a parfois des fumées sans feu.
Londonomètre : un plein cendrier.
On aperçoit ma silhouette et mon désarroi dans le film ci-dessous pris au téléphone dans les volutes.
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