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Rions un peu avec Wikipedia

Je ne sais pas vous, mais je passe rarement un jour sans consulter Wikipedia, pour une raison ou une autre. J’ai appris d’innombrables choses, plus ou moins directement utiles, sur Wikipedia. Tiens, un exemple : c’est grâce à Wikipedia que j’ai appris à distinguer la couleur « cuisse de nymphe » de la couleur « cuisse de nymphe émue ». Rien à voir, vérifiez.

Le pli est pris. Wikipedia est la ressource absolue, l’oracle universel. Un doute ? Un manque ? Une interrogation ? La réponse est sur Wikipedia, suppose-t-on.

Par conséquent, les statistiques de recherche sur Wikipedia.fr permettent de se faire une idée assez précise de la masse des préoccupations culturelles, soucis personnels, professionnels, ou simples curiosités, de nos concitoyens. Consulter ces statistiques est très instructif : y sont classés, par ordre décroissant, les plus consultés parmi les 725 000 articles dont s’enorgueillit le je-sais-tout du net, qui a réduit tant de marques de dictionnaires et encyclopédie à la faillite.

Le sommet de la liste la plus récente (couvrant le mois d’octobre 2008) est occupé par des pages techniques (accueil, recherche, liste de suivi, modification, export, etc…). La première « vraie page » de contenu arrive au 10e rang : c’est Youtube. Ainsi, on demande à une ressource Internet des renseignements sur une autre ressource Internet. C’est cohérent, et circulaire. Wikipedia, page auto-réflexive, occupe la 56e place, Facebook la 20e et Dailymotion la 33e.

Barack Obama tient seulement la 71e place, loin derrière Batman 28e, Dr. House 39e, Heath Ledger 19e, Jeff BuckleyMark Calaway 37e, Michael Jackson 59e, Lil Wayne 65e. Je précise que je donne bien ici les statistiques concernant la version française de Wikipedia. 23e,

Parmi les champs de recherche récurrents, voici un intéressant tir groupé :

Portail de la pornographie 44e, Portail de la sexualité et de la sexologie 46e, Position sexuelle 66e, Sodomie 68e, YouPorn (avec un P majuscule) 69e, Clara Morgane 75e, Acteurs et actrices de films pornographiques 78e, Masturbation 91e, Fellation 95e (alors que le Cunnilingus est très loin, à la 308e place : l’égalité des sexes n’est pas pour demain), Clitoris 99e, Taille du pénis humain 108e, Vagin 113e, Pénis 140e, Nicolas Sarkozy 141e, Vulve 152e, Pornographie 154e, Pénis 160e, Youporn (avec le p minuscule) 179e, Rocco Sifredi 232e, Film pornographique 245e, et Sexe tout court (si j’ose dire) 281e, serré de près par Circoncision 288e.

Sans compter les choses du sexe qui débordent sur d’autres articles, les plus inattendus. Il y a quelques jours, je cherchais sur Internet une jolie illustration de tiroir pour orner le présent blog. Je balance à Google ce simple mot, « tiroir »… Comme pour n’importe quelle recherche (essayez, vous verrez), la liste des réponses inclut forcément une entrée « Wikipedia ». Je clique donc sur la page « Tiroir » de Wikipedia, et je lis ceci :

« La première apparition du tiroir remonte à l’antiquité. Le tiroir sert à ranger des objets.(lingerie fine, vaseline, viagra, dildo, jouet sexuel, film porno, magazine, vibrateur, condom…) De plus, c’est très utile parce que les objets ne tombent pas et vont accentuer le plaisir. » (Pas la peine d’aller vérifier, cet article farceur a été censuré depuis… Mais vous pouvez le retrouver dans l’historique.)

Ainsi, Wikipedia fonctionne comme notre inconscient collectif : il condense notre recherche du sens de la vie, et répond à nos quêtes les plus vitales, nos aspirations les plus existentielles : le cul, bien sûr. (Je t’en foutrai, de la cuisse de nymphe.)

Et moi ? Eh bien oui, moi aussi, j’y suis, sur Wikipedia. Car c’est un Who’s who en plus d’être un site porno : il faut y être. J’y suis. Le jour où j’ai constaté que j’y avais droit à ma page, j’en ai été tout ému (forcément ! appartenir à l’imaginaire collectif, ce n’est pas rien ! aux côtés de la sodomie et des actrices porno !), et me suis mis à fantasmer sur une bienveillante et secrète admiratrice, qui m’aurait mis en ligne parce qu’elle estimait que ma présence parmi les références du savoir mondial était indispensable… Las ! J’ai appris quelques temps plus tard que celui qui m’avait ainsi fait pénétrer le wikimonde était un pote, un écrivain lui aussi qui, après avoir créé sa propre page, avait purgé son petit péché d’orgueil en créant la mienne dans la foulée.

L’inconscient collectif, vous dis-je : les vanités aussi sont dans Wikipedia.

  1. N
    13/11/2008 à 00:30 | #1

    Fichtrement instructif ! Ta liste Sexe-en-veux-tu-en-voilà-à-la-pelle m’a franchement fait rire, surtout au vu du crétin qui s’y glisse. Hi hi hi !

  2. 13/11/2008 à 19:57 | #2

    Hein ? Quoi ? Un crétin ? Où ça ? Dans quelle liste ? Attends que j’t’atrappe, toi, N ! Tu vas voir ce qu’il en coute de s’en prendre au patron ! Et si t’es pas content, eh ben casse toi pov’ con !
    Allez, viens Carla, fais tes bagages, on s’en va de suite ! D’toute façon, on est déjà invité chez Doc Gyneco, y aura Faudel, Enrico, Johnny, Mireille, bref, tout le gratin… Ce sera quand même mieux fréquenté que le fond du tiroir !

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