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36 métiers, 37 misères

L’excellent Hervé Bougel, éditeur, poète et inventeur officiel du livre en papier, vient de mettre un terme à une aventure de 21 ans : son enseigne, le pré#carré, atelier de poésie artisanale, aura délivré cent fois tout rond ses petits carrés poétiques qui te disent bonjour en page de garde. D’après ce que je comprends, il n’est pas trop tard pour s’abonner à la dernière année pour recevoir les ultimes carnets, signés Anne Goyen, Adèle Nègre, Sylvie Fabre G., et Roger Caillois en special guest star.

J’ai l’honneur d’avoir publié au pré#carré (chez pré#carré ? dans pré#carré ? sur pré#carré ? au coiffeur ?) une lettre ouverte au Dr. Haricot de la faculté de médecine de Paris, et d’avoir co-édité avec Hervé la Racontouze perequienne.

Parmi les autres collections de la maison, et toujours en hommage à Georges Perec (on écoutera cette émission pour saisir comment et pourquoi), Hervé a longtemps proposé à divers individus plus ou moins louches de rédiger une liste de 36 choses à faire avant de mourir. Il m’avait invité à contribuer au jeu, à proposer ma propre collection d’envies, de souhaits, de besoins pré-mortuaires… Je répondais volontiers oui bien sûr peut-être un de ces jours, mais comme je lisais les listes des autres, joyeuses, belles, libres, fantaisistes, poignantes, tendres, déconnantes en veux-tu, désarmantes ou profondes, je doutais d’ajouter quoi que ce soit d’original à cette tour penchée de pense-bêtes mémento-moresques. Si bien que j’ai oublié chaque échéance et tant pis, les trois séries de 36 choses se sont faites sans moi.

Sauf que ces deux dernières années, j’ai connu par deux fois des épisodes de chômedu, désoeuvrement durant lequel je me suis fouaillé la tête pour savoir ce que j’allais faire du reste de ma vie, ainsi que quand je serai grand. Eh mais attends, genre, eurêka, la voilà l’idée pour Hervé ! Je me suis fendu d’une liste de 36 métiers à faire avant de mourir, ils sont venus tout seul.

Hier soir j’ai eu la bonne surprise en ouvrant mon courrier de découvrir la liasse de plaquettes fraîchement imprimées, qui m’ont réjoui comme me réjouissent chacun de mes livres nouveaux-nés, même quand ils ne sont, comme celui-ci, qu’une seule feuille pliée.

Ce délicat objet est sans doute hors-commerce. Vous vous le procurerez néanmoins en commandant à Hervé les collections complètes des 36 choses, ou éventuellement un autre livre, ou si jamais vous le soudoyez sur un salon. Quant à mes propres exemplaires, je vous les offre : j’en glisserai un gracieusement (ah si seulement vous pouviez me voir en ce moment, vous sauriez ce qu’est la grâce) dans chacune des prochaines commandes de livres du Fond du tiroir que vous m’adresserez.

Petit addendum à ceusses qui auraient déjà cette plaquette entre les mains : une petite couille dans le potage technique a fait sauter une ligne de la mise en page. Je vous prie donc de restituer, soit à la pointe Bic, soit par la seule force de votre esprit, les mots suivants à la suite de la première colonne du texte, après la virgule :

comme par malheur elle fait dans Macbeth.

  1. massot
    22/03/2018 à 19:11 | #1

    Suis jaloux de votre 36 métiers… euh choses mais ne le dites pas à l’éditeur de ses listes, il pourrait vous le répéter et vous pourriez le croire.

  2. tof sacchettini
    23/03/2018 à 10:36 | #2

    Et quand on a déjà TOUS les opus (opa ?) du FdT (Fête des Tuiles ?? aaarghhh !!), comment kon fait pour décrocher le cadeau-bonux ??

  3. Laurent
    26/03/2018 à 00:51 | #3

    tof sacchettini :

    Et quand on a déjà TOUS les opus (opa ?) du FdT (Fête des Tuiles ?? aaarghhh !!), comment kon fait pour décrocher le cadeau-bonux ??

    Comme Christophe !

  4. 04/04/2018 à 20:19 | #4

    Et même pas un mot sur le délicat Beau Présent offert à l’auteur … tssss … Quel voyou, ce Fabrice Vigne !

  5. 04/04/2018 à 23:14 | #5

    Certes le beau présent que constitue l’opuscule lui-même contient en sus un « beau présent » aux bons soins de l’éditeur, mais il faut bien laisser au lecteur la joie et l’effort de de la découverte, pas ?
    Pour ceux qui l’ignorent, le beau présent est défini ici :
    http://omnitextes.chez-alice.fr/textesbeaupresent.htm
    Par exemple, un beau présent adressé à Hervé Bougel serait :

    Bougre éberlué ! Ogre velu ! Bourge relégué ! Hère gelé ! Le verbe bouge, le verre roule, le bel orge brûle ! L’éleveur vérolé oeuvre, le voleur réélu bêle ou gerbe. Or, le ver révèle le rêve éboulé… Boule bleue, lèvre rouge, vulve rêvée, ouvre et ovule !

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