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Mot clé : ‘frondaison’

Frondaison (Troyes épisode 39)

09/10/2011 2 commentaires

Je n’irai pas voter aux primaires socialos. D’abord je suis trop loin de mon bureau de vote, je ne vais tout de même pas me cogner six heures de train pour l’ambigu plaisir, tarifé un euro, de jurer sur l’honneur que « j’adhère aux valeurs de la gauche » . Ensuite je ne suis pas convaincu de la pertinence (à part médiatique, bien sûr) d’habiller en scrutin national une opération interne d’habitude exclusivement réservée aux adhérents d’un parti. Pourquoi pas un référendum à un euro où l’on inviterait tout citoyen français en mesure de signer un papelard, et même moi, de décider si Marine Le Pen est un meilleur candidat que Bruno Gollnisch ? Si on me demandait mon avis, je dirais que c’est de la démocratie mal placée, présentée comme innovante par un parti un peu déboussolé, mais on ne me demande pas mon avis, je suis d’ailleurs mal placé pour le donner, je n’irai pas voter.

Plutôt que de cet événement peu excitant, parlons d’antisémitisme – mais c’est lié, attendez voir.

Pourquoi ? Parce que j’évoque régulièrement ici le Dr. Haricot, L.F. Céline, et, inévitablement, l’antisémitisme. Or, je détesterais donner l’impression, sous couvert de belles lettres, de relativiser, banaliser, nuancer jamais ce racisme spécial, cette peste millénaire. Soyons clairs : j’aime Céline, con et sublime ; je salue fraternellement les Juifs du monde entier, je les aime aussi (sauf certains sionistes, question politique et non raciale). Car les Juifs sont des hommes, donc ils sont cons et sublimes, comme vous et moi. Et je signale que le parvis de la médiathèque de Troyes que je foule quotidiennement s’appelle Esplanade Salomon de Troyes dit Rachi, afin d’honorer un honnête homme du moyen-âge, rabbin, savant, poète et vigneron, humain con et sublime.

Je ne pensais pas ressentir un jour le besoin de donner une justification aussi plate… Je m’y emploie parce que je prends conscience que l’antisémitisme est sacrément vivace en France, signe évident de la mauvaise santé morale de ce foutu patelin. Voici le rapport avec les élections de la bande de primaires socialistes.

De même que, comme je le racontais avant-hier, Google désinforme ses usagers en suggérant un lien entre les mots « Corbier » et « mort », de même lorsque l’on cherche des renseignements sur Hollande, Google propose « François Hollande juif » . J’en reste ahuri, et pour tout dire terrifié. L’heure est grave, il me semble, question peste millénaire. (Lire aussi ce qu’écrit Joann Sfar sur son blog.)

Resterait à expliquer pourquoi cet article s’intitule Frondaison. Eh bien, parce que Frondaison est un très joli mot, que je n’avais jamais écrit de ma vie. Il était temps. Celui-ci, c’est fait, au suivant, la langue française compte environ 100 000 mots. Parmi lesquels un certain nombre au Londonomètre du jour. Je viens d’achever une jolie bricole intitulée Lonesome G..

Contrôler la violence

17/07/2013 Aucun commentaire

La fonction fondamentale de la musique est de montrer que la violence est contrôlable.
Jacques Attali, Bruits

Arrache-pied ! Je viens d’achever l’écriture de mon roman de musique et de violence, Vironsussi. Près d’un an de boulot, discontinu mais nerveux, co-écrit avec Monsieur Olivier Destéphany et illustré par Monsieur Romain Sénéchal. De musique il est question, soit de mise en ordre du bruit. Dialectique règle/chaos. Technique/instinct. Partition/improvisation. Mais tout ça avec un monstre dedans, hein. Pas prise de tête, plutôt dévoration des tripes. Apollon dit-on était à la fois le dieu de la musique et des loups-garous, mais en vrai ça n’est qu’un calembour, « Apollon lycien » ne signifiant pas Apollon des lycanthrophes, mais Apollon de Lycie. Ce qui est sûr c’est qu’il a laissé son nom au Lycée, puisque la dite école fondée par Aristote en 335 av. JC se créa sous le haut patronage du bogosse du belvédère en question. De là dire que les lycéens d’aujourd’hui sont eux-mêmes un peu vaguement loups-garous sur les bords…

Je digresse. Ce n’est pas du tout cela que je voulais dire. Je voulais seulement dire que j’étais très heureux d’avoir achevé l’écriture d’un roman, dans lequel j’ai réussi à glisser le mot frondaison. Et moins heureux parce que maintenant il va falloir trouver un éditeur.