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Lettres à des morts : l’affiche

Stéphanie Bois, Christophe Sacchettini et moi-même avons donné deux représentations (allez, deux et demie si l’on compte la numéro zéro, encore plus confidentielle que les suivantes) de nos Lettres à des morts. Nous aimons tellement ce spectacle, et le public aussi, juré, que nous avons envie de le jouer jusqu’à ce que mort s’ensuive et oh la la c’est bien le cas de le dire. Ce spectacle pourrait être un marronnier du 11 novembre qui rappellerait sans relâche l’horreur de la prétendue Grande Guerre y compris à l’arrière, mais pas que. Comme nous l’a dit une spectatrice (merci Anne), Tout le monde devrait voir ce spectacle. Vous le voulez ? Contactez-nous.

Et puis voilà que désormais nous disposons d’un atout supplémentaire : le splendide visuel, signé Adeline Rognon. Pour le précédent spectacle du même trio, Trois filles de leur mère d’après Pierre Louÿs, nous avions sollicité Adeline qui nous avait offert une magnifique affiche… Rebelote : ci-dessous son premier jet, pour vous donner une idée du making of.

… Soit une encre bien noire et bien memento mori en surimpression d’un texte imprimé. Nous étions déjà emballés par l’idée, mais nous avons fait valoir à Adeline qu’il était dommage que le texte ne soit pas un écrit à la main, voire, justement, le manuscrit d’une des 26 lettres qui composent le spectacle…

Il s’agit d’un point hautement sensible : à chacune des représentation une question est soulevée par le public (nous pouvons déjà faire des statistiques, même au bout de deux et demi). Ces lettres, publiées pour la première fois en 1932, sont-elles d’authentiques témoignages de 14-18, ou bien l’œuvre apocryphe d’un écrivain transformiste et pacifiste ? Les tenants du vrai et ceux du faux ont tous de solides arguments, et quant à nous, même si nous avons une petite idée, nous n’avons pas de quoi dissiper l’énigme qui, selon moi, ne fait qu’ajouter à la fascination exercée par ces 26 terribles textes. En tout état de cause, le manuscrit original, personne ne l’a vu et personne ne sait où il est. Stéphanie et moi-même avons donc entrepris, pour les besoins du spectacle, d’entièrement réécrire à la main les lettres, 13 chacun.

Désormais, le manuscrit existe bel et bien puisque nous l’avons créé, et le théâtre est un espace d’illusion pour la bonne cause.

C’est ainsi qu’Adeline a recomposé son illustration, en utilisant cette fois comme fond l’une des lettres portant mon écriture. Comme pour les Trois filles, pour la remercier, nous allons en tirer quelques sérigraphies de luxe et cartes postales, objets rarissimes qui seront, comme de juste, en vente à l’occasion des spectacles ainsi qu’au sein du réseau (montréalais) d’Adeline.

Bonus : nos têtes de circonstances.

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