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L’extraordinaire monde intérieur des écrivains

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Je lis, tout désopilé, Literary life de Posy Simmonds, qui raconte à l’anglaise, la-langue-dans-la-joue, le milieu littéraire, ses vanités, ses frustrations, ses malentendus et ses aléas. Et page 37, je tombe sur ce gag-ci.

Or illico je le reconnais : je l’ai déjà lu il y a plus de 30 ans, sous la plume de notre Posy Simmonds à nous, j’ai nommé Claire Bretecher. C’était ce gag-là.

Même idée exactement, même lenteur puis même chute rapide, même ressort comique. Seule différence en 30 ans (à part l’ordinateur qui remplace la machine à écrire) : l’inversion des sexes. L’auteur est devenue auteure, peut-être même une autrice, et c’est son époux, au lieu de l’épouse, qui s’occupe des enfants et veille à ne pas la déranger parce qu’elle a un livre à écrire. Est-ce un progrès ? Est-ce le seul progrès d’une époque sur l’autre ? Oui. Je fais partie des dégénérés qui croient que la possibilité d’intervertir les rôles sociaux dévolus aux deux sexes est une mesure très fiable du progrès social. Et j’emmerde la Manif pour tous.

Pour le reste, rien n’a bougé. Le monde intérieur des écrivains, ces héros (et héroïnes, donc) de la modernité post-romantique, est demeuré un mystérieux sanctuaire extraordinairement fascinant. Je vous prie de me laisser seul, à présent, j’ai un livre à écrire.

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