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(Je lis donc) Je pense donc je suis (Troyes épisode 40)

Oh-oh… L’épée de la dame au clebs pèse sur ce blog et pourrait fissa me fermer le clapet… Mon webmestre reçoit ce matin de la part de l’administrateur un courriel intimidant, quoique cordial (l’avez-vous remarqué ? très souvent le ton des mails à des inconnus est cordial, mais on sent bien que cordialement signifie en vérité Allez vous faire foutre). En substance, « Nous vous informons que la taille de votre base de données MySQL située sur le serveur cl2-sql3 dépasse la limite fixée par votre offre. Votre base utilisée actuellement 32.59Mo d’espace alors que votre offre vous autorise à 25Mo par base » , et si je ne mets pas bon ordre à ce charabia dans les jours prochains, tout se bloque, rideau.

Le rythme quotidien du blog depuis 40 jours, multipliant images et textes, aura probablement précipité sa surcharge pondérale au risque d’un prochain arrêt cardiaque. Il me faut donc réagir, très vite, régime sec et exercices. Mais quelle mauvaise graisse supprimer ?

Ce blog, vous ne l’ignorez peut-être pas, contient une page qui change de visage en permanence, intitulée Le livre qui déforme ma poche ces jours-ci, et dans ma poche un clou chasse l’autre depuis trois ans et demi. Depuis l’ouverture du blog, je conserve en archive des centaines d’illustrations, correspondant aux couvertures des livres que j’ai lus. C’est ce stock d’images qui ne sont plus en ligne que je me décide à éliminer. Je les regarde une dernière fois, une par une, avant leur anéantissement, comme on fait de vieilles lettres qu’on s’apprête à brûler, où plutôt comme son agenda d’adolescence qui énumérait sans précisions, sans affects, les livres lus, les films vus, et même qu’on collait dedans les tickets de cinéma…

Celui-ci, celui-là, cet autre, bon sang quel paysage, j’ai donc lu tout ça. Des gros des petits, des graves des légers, ceux déjà oubliés, ceux dont je me souviendrai à jamais, ceux mêmes que je ne finirai jamais, tous me reviennent… Cette pile virtuelle aura marqué trois ans et demi de ma vie. Ce journal intime de tout ce que j’ai découvert, absorbé, fait mien, enkysté, a, au sens le plus exact, fait mon temps. J’en suis plus convaincu que jamais : on est ce qu’on lit. Ainsi je clique et vire en soupirant une part charnelle de ce que je suis. Mais ma poche est vide à nouveau ! Voyons, avec quoi la remplirai-je ?

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