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Art pariétal (Troyes épisode 30)

Le premier mois de thébaïde s’achève, 25% de la résidence a déjà foutu son camp. Je ne vais pas ici tirer un premier bilan, et puis quoi encore, je vais plutôt célébrer ce quart de tour par un petit jeu-concours.

Dans les toilettes de mon appartement troyens figure un mystérieux graffiti. Griffonnées à même le sol en lettres capitales, cinq lignes sont lisibles par celui qui s’assied sur le trône, et furent sans aucun doute inscrites autrefois par un auteur oeuvrant dans la même position – cette fameuse position d’humilité, de vulnérabilité, de vidange, qui rappelle à chacun que tous les hommes subissent les mêmes implacables lois organiques, et pour cette raison même sont frères par-delà leurs différences de culture, de revenus, de couleur de peau, ou de préférences pour les primaires socialistes. Le saviez-vous ? Jadis, au moment de l’intronisation du nouveau pape, on obligeait celui-ci à un petit rituel public, en plein Saint-Pierre de Rome : on le faisait s’asseoir, avant de l’autoriser à accéder au trône pontifical, sur une parodie de celui-ci, pot de chambre géant. Par ce fort symbole, on lui signifiait que sa mission d’intercesseur suprême ne devait pas lui faire oublier qu’il n’était qu’un homme, qui chie à la hauteur de son cul, comme tout le monde. On parle de cette chaire stercoraire dans l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, c’est dire si c’est sérieux. Les traditions se perdent, on peut le regretter. Ben Sixteen en pleine simulation de la grosse commission (grosse communion), ça aurait eu de la gueule.

Mais foin de culture générale, revenons à notre jeu-concours. Depuis un mois, au moins une fois par jour (mes intestins fonctionnent correctement, je vous remercie), je prends place dans les lieux et, pantalon aux chevilles, m’use les yeux dans des tentatives de déchiffrement de ce message, étrange mais forcément vital, laissé entre mes pieds par d’obscurs ancêtres à l’attention d’éventuelles futures générations. C’est une rude responsabilité. Pour l’instant, je sèche. Il me semble que les deux dernières lignes peuvent se lire :

THE WIND (ou MIND ?)
SLOW DOWN

S’agit-il d’un poème, d’un couplet de chanson, de quelque slogan anarchiste, d’une incantation permettant la conjuration d’un démon enfoui sous le Ginkgo depuis des milliards d’années  ? J’offre un livre dédicacé à quiconque perce ce mystère, afin que je puisse, durant les trois quarts restant de ma résidence, penser à autre chose en me rendant au petit coin.

  1. so
    30/09/2011 à 18:13 | #1

    perhap’s something like « you can pause the mind slow down » ?!?

  2. Laetitia
    30/09/2011 à 21:01 | #2

    Serait-il possible que ce soit: « you can cause the wind, slow down »? le battement d’aile du papillon…

  3. Laetitia
    30/09/2011 à 21:03 | #3

    ou encore: « you can pause your (the) mind, slow down »,…ce serait très drôle, vu que tu t’acharnes sur ces bribes de mots depuis un mois

  4. 30/09/2011 à 22:39 | #4

    Hmmm…. Hypothèses intéressantes (j’aime bien le conseil donné au papillon), mais loin d’être décisives. Ce n’est pas aujourd’hui que le livre sera gagné. Je viens d’aller regarder à nouveau, ce soir la première lettre de la troisième ligne ressemble plutôt à un T.

  5. 01/10/2011 à 17:06 | #5

    Et si c’était :
    You can pause
    Rewind
    Slow down

  6. 01/10/2011 à 17:29 | #6

    We have a winner !
    Cette lecture est convaincante, puisque la série « pause, rewind, slow down » est usitée dans de nombreux manuels de produits phono-vidéo… Le message secret laissé aux générations futures se révèle un mode d’emploi, c’est cohérent. « It figures. »
    Quel livre aimeriez que je vous dédie, Laurence ? « Voulez-vous effacer/archiver ces messages », ou peut-être « Reconnaissances de dettes » ?

  7. Laetitia
    02/10/2011 à 15:53 | #7

    Alors là, bravo!!!

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