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Mais c’est où la Guinée Conakry en fait ?

20/12/2018 2 commentaires

Fabien Vehlmann a raconté ses liens avec Fodé, jeune réfugié guinéen qu’il a accueilli sous son toit et  accompagné dans toutes ses démarches, son parcours du combattant de migrant. C’est en lisant son témoignage pour la Revue Dessinée (illustré par Benoît Feroumont) que je me décide à faire mon coming-out : chez moi aussi, ces jours-ci, demeure un jeune gars de Guinée. Comme Vehlmann, je ne veux donner de leçon à personne, juste raconter une rencontre, c’est-à-dire un événement humain.

Les données de l’équation étaient simples : chez nous, les enfants sont partis, une chambre est vide ; dans les rues dorment des réfugiés sans-papiers. Nous en voyons régulièrement sur le campus où ils se sont fabriqué un abri de fortune. Résolution de l’équation : nous avons approché RUSF pour en héberger un. Rien qu’un, bon, un à la fois et au hasard, de toute façon une rencontre est toujours une loterie, tournons la roue.

Et c’est ainsi qu’un jeune garçon d’une vingtaine d’années, timide, souriant, balafré, étudiant en info-com, vient de passer quelques semaines au chaud chez nous. Appelons-le B.

Avec B., nous avons mis quelques temps à nous apprivoiser. Au début, il répondait oui à tout sans que l’on soit sûr qu’il nous comprenne. Nous avons brisé la glace peu à peu. J’ai commencé par avouer que je ne saurais même pas situer la Guinée Conakry sur une carte d’Afrique (ça y est, maintenant je sais), il m’a appris qu’il y avait quatre Guinées (ça par exemple), que la Conakry était la plus grande et portait le nom de sa capitale, il m’a raconté les riches heures de Sekou Touré, les problèmes politiques aujourd’hui, et puis on a discuté de la France et de Macron et des gilets jaunes et aussi de Roland Barthes et de Ferdinand de Saussure, et nous avons mangé à la même table, nous lui avons préparé ses repas chaque soir, en contrepartie il nous a fait la cuisine, deux autres fois, c’était délicieux, et il nous a régalé aussi de devinettes et de charades.

Cependant, vous m’attendez au tournant, je ne ferai pas d’angélisme ni de bisounourserie : je dois confesser que nous avons dû faire face avec B. à un véritable conflit de civilisation qui a confirmé que décidément ces gens-là ne sont pas comme nous, ne s’intègreront jamais, un grand choc culturel qui a mis à mal le concept même de vivre-ensemble. Voici l’incident, que dis-je l’incident, le drame :

L’une des rares fois où B. a exprimé un besoin, ce fut un soir pour allumer la télé, au prétexte que ce soir-là il y avait match. B. s’est branché directement sur une chaîne dont j’ignorais disposer, L’Equipe 21, et très excité, rendu fébrile par ces rites barbares, il a essayé de m’engager la conversation au sujet du football, dont il se révélait connaisseur et passionné. Mais il a déchanté aussitôt, incrédule et consterné en comprenant que je ne voyais pas du tout de quoi il me parlait, que je n’étais capable de citer aucun joueur, et qu’en juin dernier j’avais réussi sans effort à ne voir aucun match de la coupe du monde, hein, pardon, mais de quelle coupe du monde parles-tu, water-polo sur gazon ou quoi ? Ce jour-là j’ai bien vu que B. s’est dit ah malheur à moi, jour de cendres, comme si je n’avais pas assez souffert pour parvenir jusqu’ici, voilà que je tombe sur des gens qui n’entendent rien au foot.

Quelques jours plus tard, il a retenté sa chance en me proposant de regarder avec lui le Ballon d’or, cérémonie bruyante dont j’ignorais l’existence et qui semble-t-il vise à couronner le footballeur de l’année. Il n’en a pas manqué une miette. Je me suis calé ailleurs dans la pièce, sur mon ordinateur, je l’entendais exprimer son enthousiasme, ma foi j’étais content de le sentir content mais incapable de partager sa joie. En fin de soirée, la récompense suprême a finalement été remise à un footballeur croate dont j’ai immédiatement tapé le nom dans Google pour faire connaissance : le lascar est inculpé par ailleurs de faux témoignage dans une affaire de malversations financières… J’ai tâché, en modérant mes sarcasmes, de démontrer à B. que ces stars du foot sont bien trop payées et, comme tous les gens trop payés, elles veulent être payées davantage encore parce qu’elles finissent par aimer plus l’argent que leur métier (par exemple il est évident que Carlos Ghosn aime plus l’argent que les bagnoles).

Je lui ai toutefois concédé que j’avais beaucoup de respect pour Kylian Mbappé qui a fait tout le contraire, qui a illico réinjecté le pognon bonus gagné pendant la coupe du monde dans le milieu associatif de sa région natale. Je lui ai dit « Alors lui d’accord, Mbappé est admirable ! », et B. m’a répondu, avec de la lumière plein les yeux, « Bien sûr, il a marqué quatre buts pendant la coupe du monde ». C’est dire si le malentendu culturel entre nous est appelé à perdurer, à tous les coups c’est le grand remplacement qui me tombe dessus… On n’est plus chez nous ! (Enfin, c’est surtout eux qui ne sont plus chez eux.)

Au fil des jours, la confiance venant, B. nous a enfin raconté un peu de son histoire et de son trajet : chez lui, parce que la fille dont il était amoureux ne voulait pas se faire exciser (quand près de 100% des femmes de sa région le sont), il a fondé une association contre l’excision et contre les mariages forcés des adolescentes. À la suite de ça, il a reçu des menaces de mort, s’est fait tabasser et planter un couteau dans le front (de là sa balafre), on lui a fait comprendre qu’il était en danger de mort s’il s’obstinait et c’est pour cela qu’il a fui son pays, qu’il a traversé la Méditerranée puis les Alpes et qu’il a pris tous les risques pour rejoindre illégalement la France. Il a vécu quelques mois dans la rue, avant de faire valoir son cursus universitaire, rejoindre une filière, bénéficier d’une carte d’étudiant qui augmente un tantinet ses chances d’échapper à l’expulsion, et se socialiser tant bien que mal.

Son récit m’a fait prendre conscience que les milliers de « migrants » qui dans les médias ne sont que des chiffres, des statistiques, possèdent chacun une bonne raison d’être là, une histoire singulière qui mérite d’être connue. Mais j’ai poussé des cris d’admiration : je lui ai fait comprendre que j’étais extrêmement honoré de l’héberger sous mon toit, et qu’un homme qui prend autant de risques pour défendre les droits des femmes et contrer cette barbarie atroce qu’est l’excision (privé du plaisir sexuel la moitié de l’humanité, quelle folie), est infiniment plus exceptionnel, plus formidable, plus utile, qu’un footballeur. Je lui ai déclaré : « Mais B., tu es un héros ! Plus que n’importe quel gugusse qui donne un coup de pied-pied dans une ba-balle et touche des millions », ça l’a fait rire. Les civilisations ont une chance de co-exister.

Heureusement, pour nous mettre d’accord nous ne parlons pas que de football, mais aussi de poésie. Je lui ai avoué humblement que je n’étais pas seulement incapable de citer la Guinée Conakry sur une carte d’Afrique, mais pas davantage de citer un seul, je dis bien un seul, écrivain guinéen. J’ai demandé comme un con : « Mais, heu, ça existe, un écrivain guinéen ? » Pas vexé, il m’en a déroulé une liste au pied levé, et tous ces noms en ribambelle ne me disaient, à ma grande confusion, pas davantage que des noms de footballeurs, et tiens ça m’a remis à ma place, ça m’apprendra à faire le mariole.

Il m’a cité notamment Camara Laye (1928-1980), grand auteur classique dont le roman L’enfant noir est encore étudié par bien des écoliers africains. B. a déplié une feuille de papier où il avait ré-écrit de mémoire et il a quasiment déclamé le poème qui ouvre ce roman, ode à la mère de l’auteur. L’attendrissement pour la mère, quelle que soit son pays d’origine, n’est pas spécialement ma tasse de thé littéraire, ça m’évoque un peu trop les cadeaux de fête des mères pour école maternelle. Pourtant, ce poème-ci m’a ému parce qu’il avait beaucoup voyagé avant d’enfin poser ses valises dans ma cuisine, avant de résonner ici, maintenant, entre B. et moi. Alors, je le reproduis ici, pour qu’il résonne encore entre moi et vous.

À Ma Mère

Femme noire, femme africaine,
Ô toi ma mère, je pense à toi…
Ô Daman, ô ma Mère,
Toi qui me portas sur le dos,
Toi qui m’allaitas, toi qui gouvernas mes premiers pas,
Toi qui la première m’ouvris les yeux aux prodiges de la terre,
Je pense à toi…

Ô toi Daman, Ô ma mère,
Toi qui essuyas mes larmes,
Toi qui me réjouissais le cœur,
Toi qui, patiemment, supportais mes caprices,
Comme j’aimerais encore être près de toi,
Etre enfant près de toi !

Femme simple, femme de la résignation,
Ô toi ma mère, je pense à toi.
Ô Daman, Daman de la grande famille des forgerons,
Ma pensée toujours se tourne vers toi,
La tienne à chaque pas m’accompagne,
Ô Daman, ma mère,
Comme j’aimerais encore être dans ta chaleur,
Etre enfant près de toi…

Femme noire, femme africaine,
Ô toi ma mère,
Merci, merci pour tout ce que tu fis pour moi,
Ton fils si loin, si près de toi.

Femme des champs, femme des rivières
femme du grand fleuve, ô toi, ma mère je pense à toi…

 

De la mort sans exagérer

06/12/2018 2 commentaires

Heureusement que 2018 s’achève ! Qu’elle crève enfin cette année ! Elle va mal ! À preuve, pas de prix Nobel de littérature décerné. Il y aura un trou dans les annales (cherchez pas, c’est pas un calembour), « 2018 : rien » . Pareille lacune n’est qu’un symbole, et ne pèse rien de plus qu’un symbole : pas de littérature sur les tablettes et les estrades et les petits fours en 2018. Heureusement qu’il nous reste les physiciens, les chimistes et les économistes pour réenchanter le monde de la dynamite suédoise.

(Certes, in extremis, des intellectuels Suédois se sont mobilisés pour combler la lacune et ont décerné un Prix Nobel  de littérature alternatif – pas un prix Nobel de littérature alternative, nuance. Parmi les finalistes figuraient Neil Gaiman, et puis finalement c’est Maryse Condé qui l’a décroché, félicitations à elle, une récompense à une femme noire ne peut pas faire de mal à ce monde y compris littéraire dominé par des mâles blancs, mais peut-être ignoriez-vous cette histoire de prix alternatif ? Peut-être l’info vous a échappée ? Eh, oui, c’est la différence entre le Nobel Officiel et le Nobel Alternatif.)

Kas’ Lan’ Tien’ (proverbe chinois) ! La littérature étant, contrairement à l’économie, la recherche scientifique, le ravalement de façade ou l’engorgement des ronds-points en fumigène, assez peu liée à l’actualité, rien n’empêche de lire un « vieux » Nobel Officiel de littérature parmi les innombrables qui nous auraient échappé. Embarras du choix ! Vous aviez déjà entendu parler de Wislawa Szymborska, Nobel de littérature 1996, vous ? Moi, non, mais j’ai un alibi, en 1996 j’avais la tête ailleurs.

Apparemment je ne suis pas l’unique étourdi : le Nobel décerné à madame Szymborska, poétesse polonaise (1923-2012), avait cette année-là surpris le monde entier, y compris la première intéressée. Elle n’était jusqu’alors même pas traduite en français, et n’a fait son entrée que cette année dans la collection Poésie/Gallimard, avec un recueil fermement intitulé De la mort sans exagérer : Poèmes 1957-2009. J’empoigne le volume pour son titre que je trouve admirable, métaphysique et modeste, pas d’outrance sur le sort commun des mortels ! Je ne vais pas tarder à constater qu’il est fidèle au contenu.

La poésie de Wislawa Szymborska, modeste et métaphysique, existentielle sans la ramener, est très connue dans son pays (tout est relatif – disons, connue comme un poème), mais apparaît chez nous en tant que somme, monolithe de rattrapage, curriculum emballé pesé, toute une vie bien compacte.

Je m’y plonge au hasard, je vous jure, le pur hasard se trouve p. 131. Eh bien, c’est merveilleux (pardon pour ce tic). Je tombe sur une ode à la vie, pourquoi pas, je prends, ode à la vie :

Tu es belle ! dis-je à la vie —
on ne pouvait pas mieux faire,
plus grenouille, plus rossignol,
plus fourmi, plus céréale.

Je suis ravi, je pourrais même m’en tenir là et retourner à mes occupations d’un meilleur coeur. Enchanté de faire connaissance, et nourri. Comme si grenouille et céréale étaient pile les mots, exacts, limpides, pas niais, dont j’avais besoin pour aimer la vie ce matin. C’est trop bien, en fait, la poésie. Et même si je sais, à mon âge, que je ne comprendrai jamais le polonais, et que par conséquent il me faut pour accéder à ce Nobel me contenter d’une traduction française, soit en poésie un simple pis-aller pour analphabètes, je dis merci la vie, merci la grenouille, merci la céréale et merci la dynamite. Allez, un autre. Je tourne une page à rebours. Je lis ceci p. 128.

Pourquoi à ce point singulière ?
Moi et nulle autre ? Et pour quoi faire ?
Ce jour, mardi ? Maison, pas nid ?
Peau, pas écaille ? Visage, pas feuille ?
Pourquoi une seule fois en personne ?
Sur cette terre, sous cette étoile ?
Après toutes ces époques d’absence ?
Pour tous les temps, pour tous les squales,
Pour les azurs et les puces d’eau ?
Pourquoi maintenant, sang et os ?
Moi avec moi, et moi dedans ?
Pourquoi pas hier, il y a cent ans,
pas à côté, ou à mille lieues,
assise, je fixe le sombre coin,
tout comme la chose qui remue la queue,
la chose qui grogne qu’on appelle chien ?

Je mâche chaque mot traduit, l’acquiesce et je médite. L’étonnement comme source vive. Je reviens à la préface et je lis pour éclairer la même idée ce fragment arraché au discours de Stockholm de madame Wislawa Szymborska :

L’inspiration n’est pas un privilège exclusif des poètes, ou des artistes en général. Il existe, il a toujours existé, il existera toujours d’autres hommes qu’elle fréquente. Ce sont ceux qui, en toute connaissance de cause, choisissent leur travail, et l’exercent avec amour et imagination. Certains sont médecins, d’autres enseignants ou jardiniers, que sais-je encore. Leur travail peut devenir une aventure permanente, à condition qu’ils sachent en faire jaillir toujours de nouveaux défis. En dépit de toutes les peines, de toutes les défaites, leur curiosité ne tarit jamais. De chaque solution qu’ils trouvent, s’envole un essaim de questions nouvelles. L’inspiration, quelle que soit sa véritable nature, naît d’un éternel « je ne sais pas ». (…) C’est pour ça que je tiens en si haute estime ces quelques petits mots : « je ne sais pas ».(..) Si Isaac Newton ne s’était pas dit « je ne sais pas », une pluie de pommes auraient pu s’abattre sur son jardin, et il ne ferait rien d’autre que d’en ramasser une, de temps en temps, pour la manger avec appétit. (…). Un poète, si c’est un vrai poète, se doit lui aussi de répéter : « Je ne sais pas ». Dans chaque nouveau poème, il tente d’y répondre, mais après chaque point final un nouveau doute l’envahit (…). Alors il recommence, encore et encore, jusqu’à ce qu’un jour les docteurs ès lettres saisissent d’un énorme trombone toutes ces preuves de son insatisfaction de soi, et les appellent son « oeuvre ».

Je feuillette l’oeuvre en détrombonant la reliure, je grappille ci et là les insatisfactions, un autre poème et encore un et un autre, le suivant ou le précédent, rien de linéaire. Le poème ici discute avec une pierre, là écoute un enterrement, ailleurs s’adresse à l’amour heureux sans qu’on sache très bien s’il croit qu’il existe ou s’il joue à esprit-es-tu-là, il compte même à rebours par empathie pour la bombe d’un terroriste.

Je tombe aussi sur des drôleries, presque des mini-sketches, des remontées acides qui ressemblent à du Thomas Bernhard, parce que la poésie fait ce qu’elle veut et quand elle veut elle peut être marrante :

La Pologne ? La Pologne ? (1) II y fait très froid, n’est-ce pas ? – me demanda-t-elle en poussant un soupir de soulagement. Car il y en a tellement maintenant, de tous ces pays, que le sujet le plus sûr dans une conversation c’est encore le climat.
– O gente dame – ai-je envie de lui répondre. – Les poètes de mon pays écrivent en gants de fourrure. Je n’affirmerai pas qu’ils ne les enlèvent jamais ; si la lune chauffe un peu, alors là, oui. Dans leurs strophes composées de cris à tue-tête, car rien d’autre ne saurait déchirer les hurlements de la bourrasque, ils chantent la vie paisible des pâtres des phoques. Nos classiques gravent leurs vers d’un glaçon d’encre sur des congères bien tassées. Les autres, les décadents, répandent des étoiles de neige sur leur sort malheureux. Mais, quiconque veut se noyer, doit se tailler à la hache un trou dans la glace. O ma dame, ma gente dame.
Voilà ce que je veux lui dire. Mais j’ai oublié comment se dit phoque en français. Et je ne suis pas très sûre non plus du glaçon ni de la congère.
La Pologne ? La Pologne ? (1) II y fait très froid, n’est-ce pas ?
Pas du tout (1) – réponds-je, glaciale.

(1) – En français dans le texte

Je souhaite à qui en veut une bonne fin d’année sans Nobel, sortez couverts, avec ou sans gilet, et dans les transports en commun lisez de la poésie inactuelle, car elle n’est pas taxée et aucun ennemi de classe, quelle que soit la vôtre, ne saurait vous en spolier. Un dernier vers pour la route :

   Certains –
donc pas tout le monde.
Même pas la majorité de tout le monde, au contraire.
Et sans compter les écoles, où on est bien obligé,
ainsi que les poètes eux-mêmes,
on n’arrivera pas à plus de deux sur mille.

   Aiment –
mais on aime aussi le petit salé aux lentilles,
on aime les compliments, et la couleur bleue,
on aime cette vieille écharpe,
on aime imposer ses vues,
on aime caresser le chien.

   La poésie –
seulement qu’est ce que ça peut bien être.
Plus d’une réponse vacillante
fut donnée à cette question.
Et moi-même je ne sais pas, et je ne sais pas, et je m’y accroche
comme à une rampe salutaire.

Bon. Et maintenant je vais lire du Maryse Condé, pour me tenir à jour.