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Archives pour 07/07/2014

La dernière vie du Posthume

07/07/2014 3 commentaires

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Je l’aime, mon petit Posthume. Je pense parfois que Jean Ier le Posthume roman historique est ce que j’ai écrit de meilleur, parce que c’est un livre à la fois léger et profond, et que légèreté+profondeur=élégance. J’ai donc le coeur un tout petit peu brisé depuis que Magnier, il y a deux ans, a décidé de le laisser mourir d’épuisement. Aujourd’hui, on rencontre ce livre d’occase sur des sites spécialisés, à des prix hallucinants, 15 à 40 euros, n’importe quoi la spéculation, là ce sont mes couilles qui s’en trouvent brisées, un tout petit peu.

Je suis rentré du salon de Montfroc hier soir sous l’orage. Comme d’autres sont droits dans leurs bottes, je suis droit dans Montfroc. J’adore décidément ce salon de cambrousse, dans un village de 80 âmes, tenu à bout de bras par les autochtones (André Bucher & Co), où l’on ne vend quasi-rien mais où l’on est en excellente compagnie. Un grand plaisir de retrouver les habitués (avec une pensée émue pour un absent), et de rencontrer des auteurs nouveaux (là, par exemple, un écrivain nommé Marc Graciano présentait son premier roman, Liberté dans la montagne, vraie découverte, achetée et posée sur ma pile). Au département « Jeunesse », j’ai tant et plus discuté avec le couple Patrice Favaro et Françoise Malaval, qui sont gens formidables, et avec ma voisine de stand, Calouan, extraordinairement douée pour deviner les prénoms des individus rien qu’en les dévisageant, talent de salon (cadeul’dire) qui touche presque au surnaturel. J’en suis dépourvu. Je n’ai même pas deviné le sien, il a fallu qu’elle me le révèle.

Or il se trouve que le libraire en charge de ce salon est, pour la dernière année peut-être étant donnée la crise partout-partout mais surtout ici, l’extravagant Bleuet, sous l’égide de l’étrange monsieur Gattefossé. Le Bleuet, victime de ses ambitions, vit peut-être ses derniers mois, du moins sous cette forme, et c’est triste comme une utopie qui percute la réalité et ne s’en relève pas. Mais ! Mais ! Mais ! Une bonne nouvelle cependant, vue de ma lucarne. Le Bleuet, qui périt justement sous le poids de ses stocks pharaoniques, est sans doute la dernière librairie de France qui dispose de Jean Ier le Posthume (il lui en reste 5 ou 6 exemplaires, je crois). Vous cherchez à vous procurer ce livre désormais rarissime ? Evitez les escrocs, commandez-le à son prix d’origine, en ligne sur le site du Bleuet.

Montfroc 073