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Quadrennat (bilanzeperspectiv 1/2)


Par essence est obscur ledit Fond du tiroir. J’y joins de la lumière, et vlan, fiat lux. En chandelles, par exemple. Par groupe de quatre. J’aime la lueur des bougies. La Mèche qui vacille et fait danser les ombres…

9 avril 2008 / 9 avril 2012 : quatre bougies pour le FdT ! Le webmestre dévoué (et masqué) vient de renouveler le bail annuel, on le remercie et on lui colle une bise sur chaque joue. Au terme de mon mandat, je tire tête haute le bilan de ce quadrennat et présente à mes e-lecteurs un programme courageux pour temps de tourmente, afin qu’ils me renouvellent leur confiance pour les quatre prochaines années. (Hum, pardon, j’ai du politiquement correct dans la gorge, le climat actuel est mauvais pour les bronches, je crache ce vilain glaire, ric-ptou, et reprends ma causerie au coin du feu.)

Quatre ans d’écritures, quatre ans d’art et essai, de tentatives, de rêves, d’exaltations, d’improvisations et de constructions remises sur le métier, quatre ans de livres et de doutes. Et ensuite ? Four more years ? Sera-t-on encore là en 2016 ? Je ne sais vraiment pas… Il a peut-être fait son temps, le FdT, je pourrais aussi bien passer à autre chose, m’empoisonner et m’enchanter l’existence autrement. Comme l’écrit très justement un ami libraire qui s’apprête à fermer sa boutique sans la moindre rancoeur, et à qui j’adressais mes condoléances en déplorant l’incompatibilité de la passion et de l’économie réelle, « Je dois t’avouer que je trouve intéressantes ces fameuses lois de l’économie dans leur rude franchise ! Au moins on ne peut pas tricher. Un projet qui n’intéresse que peu de monde risque – s’il perdurait – de passer de passion à caprice. Et ça n’est pas forcément intéressant. » J’en prends bonne note.

En ce qui concerne les publications, le rythme est d’ores et déjà brisé, puisque je renonce formellement à pérenniser l’ambition initiale de deux livres par an (certes, à ma montre, quatre ans = huit livres au catalogue, on y est, même si deux parmi les huit enfin bon bref). Pour faire des livres, il faudrait vendre ceux qui existent. Les cartons s’accumulent dans mon garage, les stocks pâteux font des grumeaux dans le flux, et la trésorerie manque. Pourquoi ajouter sur cette terre des livres que je trouverai à nouveau les plus beaux du monde mais que je ne vendrai pas non plus ? D’autres problèmes s’ajoutent à ceux de type grec. Je ne vous dis pas tout.

Financièrement, l’association « Le Fond du tiroir » n’aura jamais réussi à trouvé son équilibre. Le seul livre dont les ventes ont permis de rembourser ses frais de fabrication est J’ai inauguré IKEA (et presque pour la Racontouze). C’est peu. La Mèche, particulièrement, que je me figurais compromis idéal entre mes exigences artisanales et un accès tout-public, et pour lequel le FdT a accompli de sensibles et peut-être malencontreux efforts de normalisation et de distribution, me reste finalement sur les bras par palettes. Je dois bien avouer, sans vouloir gâcher l’anniversaire, que le pari initial, à savoir vendre un minimum, oh pas dans le but de dégager le moindre bénèf, mais juste afin de financer le livre suivant, n’a jamais été atteint, et j’ai avalé bien des couleuvres. Le réalisme économique a fini par me rattraper, et la crise, partout-partout, ne m’arrache plus qu’un sourire crispé. 2012 est l’année où j’ai repris mon emploi salarié à plein temps, bien content de pouvoir, même. Tu m’étonnes, que je trotte !

Demain, suite et fin du rapport moral : perspectives 2012. Il y en a.

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