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Flux tendu

Hier est « paru » (si tant est qu’un tel livre puisse « paraître ») Le Flux. Je tiens entre mes mains ce mince et long objet, second livre estampillé FdT, seconde de mes publications ésotériques – et je n’ignore pas, en une certaine région de ma conscience, que mes livres exotériques (mes projets « Magnier ») m’attendent de pied ferme, que je ferais mieux de, qu’il me reste à, qu’il serait temps que, que j’ai du pain sur la, que j’accumule des retards sur, que je serais tellement plus raisonnable et moins autiste si, qu’il faudrait que je me consacre désormais à…

Permettez. Je jouis encore quelque secondes… Oh, bonne mère, il est magnifique ! (Merci Patrick, encore et toujours.) Qu’est-ce que je suis heureux de faire des livres. Vous pouvez, si le cœur vous en dit, partager ma joie… Mais sans vouloir offenser quiconque, je vous prie de ne point acheter ce livre pour me faire plaisir, ce serait peine perdue, mon plaisir est déjà là, bien au chaud au fond du tiroir.

  1. 20/12/2008 à 04:56 | #1

    Ca sent le sapin… Non : Ca sent le sapin !

    Mesdames et Messieurs, lecteur(s) de ce blog, happy few, réjouissons-nous : il y a un trésor au fond du tiroir.
    Plutôt que le calendrier des pompiers, cette année place(z) votre (ton) argent dans celui du sieur Vigne et je m’en vais vous (t’) expliquer pourquoi.

    D’abord, pour être objectif, le livre est beau. Très. FV et PV sont des esthètes et cette deuxième réalisation montre à quel point on n’est jamais aussi bien servi que par soi-même. Ce petit livre, ce livret, ce faire-part qui nous rappelle notre trépas, est classe. Noir-blanc-rouge. Les mois y défilent, cruels en leur litanie mais élégants en leur graphie. En couverture, les feuilles y tombent, comme à l’automne. Comme des confettis aussi. Inexorables comme le printemps.
    40 ans. Le voyageur est arrivé au sommet de sa montagne. Il est un peu essoufflé, la tête lui tourne. Il pose son sac, s’assoit et regarde autour de lui avant de redescendre. Il ne s’arrêtera pas longtemps (il est dans le flux, il y a du monde qui attend derrière, qui pousse au cul, qui veut aussi bouffer son Grany ou planter son drapeau) mais il veut profiter de cette vue. Le ciel est clair, on voit aussi loin devant que derrière. On voit ses descendants qui montent, ces petites filles qui regardent l’heure à la pendule du four, qui demandent à papa quand c’est qu’on arrive. Il y a tout le chemin parcouru de ce qu’on a été. De l’autre côté, les plus pressés, les plus frileux, les ascendants (quand les mots vont-ils retrouver leur sens ?), montrent le chemin de la redescente. On va suivre leurs pas, tenter de ne pas trébucher sur les mêmes cailloux qu’eux. On va les suivre jusque dans le brouillard de la vallée.
    Pour l’heure, le voyageur est au sommet. Il s’apprête à basculer mais il n’est pas pressé de mettre les grammes sur l’autre plateau. Il veut juste rester encore un peu sur cette pointe inconfortable car il sait qu’il ne verra jamais aussi loin désormais.

    Le Flux est, comme tous les grands livres, une arche de Noé. On s’y abrite un moment, on laisse passer l’averse, on jouit, le front au hublot, de voir tomber la pluie, monter les eaux, partir les autres dans le courant. La littérature c’est échapper au déluge, s’extirper du flux, s’accrocher un peu au rivage des choses qui resteront là après nous.
    Merci Fabrice pour ce calendrier révolutionnaire au sens propre, celui du tournant de nos vies. Quelle belle idée que cet interlude (définition : petit intermède dans un programme dramatique) avec les listes inversées !
    Sans me vanter, je suis né aussi en 1969. Mais je pense que les autres, moins chanceux, peuvent grosso modo voir dans ce livre la même chose que moi et bien d’autres choses encore. Alors, soyons nombreux à monter dans cette arche pour faire joyeusement du canyonning sur le flux, cette rivière sans retour. (Voix off de Marylin : “The river of no return, no return…”)

  2. 06/01/2009 à 21:20 | #2

    Cher monsieur Vigne,

    J’ai lu « le Flux ».
    Tout d’abord, permettez-moi de m’insurger contre le tarif outrageusement élevé de votre publication. Comment expliquez-vous que, pour 3€, vous nous proposiez un ouvrage de seulement 12 pages quand, pour le même prix, n’importe qui aurait pu s’offrir ce livre-là :

    http://www.amazon.fr/Art-foutre-quarante-mani%C3%A8res-pratique/dp/2842058828/ref=sr_1_16?ie=UTF8&s=books&qid=1231268081&sr=1-16

    Un ouvrage qui, pour sa part, compte tout de même 98 pages de plus que le votre !

    Le calcul est aisé : ramené à la page votre livre revient 10 fois plus cher que celui mentionné ci-dessus.
    Estimez-vous donc, cher monsieur Vigne, que votre prose vaut 10 fois plus que celle de vos concurrents ?

    Cela étant dit, je dois tout de même avouer avoir eu un certain plaisir (même si celui-ci fut de courte durée) à lire « Le Flux ».

    Votre listing central m’a notamment enseigné que Jack Kerouak était décédé l’année de ma naissance. Dois-je y voir un signe ? Serais-je l’élu chargé de reprendre le flambeau ?

    Je vous dois également l’inoubliable découverte d’Olivia Del Rio. Pour cette raison, 2009 restera à jamais gravée dans ma mémoire et je vous en remercie.

    En revanche, je ne vous félicite pas, monsieur Vigne car votre liste des personnalités nées en 1969 comporte au moins deux erreurs impardonnables :

    1°) Daren Aronofsky a vu son prénom écorché, perdant un « r » dans la bataille. Je pensais pourtant que vous n’étiez pas du genre à manquer d’r.

    2°) Je ne figure pas dans cette liste, bien qu’étant né en 1969. Je ne comprends pas comment votre éditeur a pu laisser passer une telle omission (à moins que le « Moi » figurant en fin de liste soit à attribuer à ma personne ?).

    J’espère donc que toutes les erreurs mentionnées seront promptement rectifiées, et ce dès le prochain retirage (car j’imagine que, face au raz-de-marée que votre ouvrage provoque, les rotatives doivent tourner en continu).

    Dans cete attente, je vous prie de croire, cher monsieur Vigne, en l’assurance de mes sentiments les meilleurs.

    Et mes amitiés à madame.

    FP

  3. admin
    07/01/2009 à 01:47 | #3

    Cher FP, merci pour l’attention que vous portez à la qualité des produits « Fond du Tiroir ». Soyez assuré que votre courrier est très apprécié par notre service clientèle, et que nous donnerons suite le plus rapidement possible à vos remarques. Votre exigence est notre récompense ! La coquille que vous signalez dans l’orthographe du prénom d’Aronofsky sera prise en compte dès le retirage du livre « Le Dlux », prévu pour 2049 ; en revanche la malencontreuse omission de votre nom ne pourra hélas être corrigée, pour des raisons de maquette et de mise en page. Croyez bien que nous le regrettons, et que nous mettons toujours les compétences de nos équipes au service de la satisfaction de nos lecteurs – nous n’oublions jamais que c’est vous, et vous seuls, qui faites notre succès !
    Merci aussi pour le précieux conseil de lecture cochonne, ça a l’air super bon, et pas cher, dis donc, 3 euros, c’est donné.

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