Accueil > En cours > Bons baisers de Hollande

Bons baisers de Hollande

Je passe quelques jours aux Pays-Bas. Que fait-on aux Pays-Bas, quand on n’aime pas le fromage, quand les moulins bon ben ça va c’est des moulins, quand on a presque passé l’âge des coffee-shops, quand on ne boit pas de chocolat Van Houten et quand les tulipes on s’en contrecogne respectueusement sauf l’étymologie (« tulipe » est un mot turc qui signifie turban, c’est très intéressant je trouve) ?

On visite des musées, pardine. On admire les maîtres flamands, on se recueille devant des icônes archicélebres, la Jeune fille a la perle de Vermeer, la Lecon d’anatomie de Rembrandt… Mais on tombe aussi par surprise sur des tableaux qu’on ne connaissait pas. Ainsi, celui-ci :

Vieille femme et un jeune garçon aux chandelles de Rubens. Je détaille l’œuvre, et baba je me dis : « Ça alors ! on jurerait La Mèche ! Un avéré plagiat par anticipation, comme disent les oulipiens. Le thème est identique : on assiste a la transmission pleine de sous-entendus d’un savoir occulte mais tendre, entre un personnage d’âge mur et un jeune enfant, et la chandelle se fait métaphore à la fois de leur connivence, et de la perpétuation, la flamme brûle encore et chauffe d’une main l’autre… Et ce Pierre-Paul Rubens, alors, quel talent, c’est bien simple il dessine presque aussi bien que Philippe Coudray. »

Concernant La Mèche, la vraie, prétendue marronnier de noël, j’ai l’honneur de vous informer que le Fond du Tiroir reçoit bien davantage de commandes de libraires en ce sec printemps, que lors de l’hiver dernier. Ce succès mystère (« succès » du reste très relatif, garanti seulement par l’équation selon laquelle quelque chose est arithmétiquement supérieur à rien) s’explique par la parution récente d’une aimable critique dans la Revue des livres pour enfants, vénérable institution très consultée par les professionnels de la profession. Merci beaucoup, l’institution vénérable.

 

  1. Yann
    27/05/2011 à 13:30 | #1

    Nous préférons les bons baisers de Hollande aux turpitudes de Strauss-Kahn mais, tout de même, il serait temps d’envoyer un autre article, monsieur Vigne.

  1. Pas encore de trackbacks

*