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Hommage à Lautréamont

   « (…) il a seize ans et quatre mois ! Il est beau comme la rétractabilité des serres des oiseaux rapaces; ou encore, comme l’incertitude des mouvements musculaires dans les plaies des parties molles de la région cervicale postérieure; ou plutôt, comme ce piège à rats perpétuel, toujours retendu par l’animal pris, qui peut prendre seul des rongeurs indéfiniment, et fonctionner même caché sous la paille; et surtout, comme la rencontre fortuite sur une table de dissection d’une machine à coudre et d’un parapluie ! »
   Lautréamont, Les Chants de Maldoror, VI, 3

Soit l’intelligence artificielle est capable de beauté, soit elle n’a aucun intérêt (même remarque pour l’intelligence en général, au fond).

Pour voir, je demande à une intelligence artificielle de m’inventer une image qui serait « belle comme la rencontre fortuite sur une table de dissection d’une machine à coudre et d’un parapluie » .
Le résultat a un parfum cyberpunk pas dégueulasse.
Emballé, je lui en demande encore et encore, je poursuis la partie de ce jeu vidéo. S’il te plaît, Intelligence Artificielle, fais-m’en un autre, un façon Chagall, un autre façon Vermeer, un façon Hopper, un façon Picasso, un façon Van Gogh, et même un façon Walt Disney, et c’est fascinant : tout marche, tout rentre dans la moulinette. Une intelligence artificielle, contrairement à une intelligence bio, a toujours une solution fût-elle inepte, toujours quelque chose à dire, elle ne répondra jamais « Je n’en sais rien » ni « T’as pas un peu fini avec tes conneries ? Fous-moi la paix, laisse-moi réfléchir, j’ai du boulot sérieux, je dois résoudre le bouleversement climatique, la fin des abeilles, la montée des populismes, la déliquescence du concept d’enseignement et la guerre israélo-palestinienne » .

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