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Gisèle et moi

Gisèle Halimi et moi

L’essentiel, lorsqu’on passe trois jours sur un stand, dans un salon du livre et dans le brouhaha, est de demeurer patient. Ferme et stoïque. On a fait des beaux livres, on est là pour les introduire dans le monde, on espère les vendre un peu malgré la crise mondiale (mondiale, ça veut dire « partout-partout »), afin de dégager les moyens d’en fabriquer un autre plus tard. On attend le chaland.

Le chaland s’arrête. S’il feuillette et déclare en souriant : « c’est joli », la journée est très mal barrée, le chaland refermera sans aucun doute  l’ouvrage et vaquera plus loin ; cette leçon de vie, maintes fois vérifiée, m’a été aimablement fournie par ce vieux briscard d’Hervé Bougel. Parfois, aussi, le chaland engage la conversation : « Ah, vous avez écrit un livre sur IKEA ? Vous vous êtes inspiré de Vincent Delerm, c’est ça ? C’est très à la mode… (chantonne) Page 123, du catalogue IKEA, tralala… »

Droit dans mes bottes et debout à mon stand, je l’affirme sans affectation, mais plutôt avec patience, fermeté et, disons-le, stoïcisme : plutôt crever que m’inspirer jamais de Vincent Delerm. Qu’ai-je besoin d’un Fanny Ardant et moi, quand je puis afficher le document ci-dessus, qui montre clairement et sans ambigüité Gisèle Halimi (assise) et moi (debout), assaillis par la foule sur notre stand du Printemps du livre de Grenoble.

Ce facétieux quoiqu’authentique cliché est issu de l’album photo du pré-carreleur pré-cité et pré-cautionneux Hervé Bougel, compte-rendu rétinien du salon de Grenoble que vous êtes invités à cousulter sur son blog. Parmi les scoops en image, vous y découvrirez le visage avenant de Marilyne Mangione.

  1. 26/05/2009 à 09:41 | #1

    Rhhha ha ha ha ! j’adore cette photo et le désopilant sourire Vignien qui va avec ! ça rappelle des choses vécues :-) Bon, j’aurai une pensée pour toi à Annemasse quand je pourrai me mettre les doigts dans le nez sans qu’on vienne me déranger (sinon pour me demander où sont les vécés).

  2. 26/05/2009 à 15:02 | #2

    Ah ben tiens, justement quand je disais que personne sur un blog ne lisait ni ne commentait d’articles vieux de plus de deux jours, parce qu’un blog est une vitrine de l’éphémère, voilà que tu viens juste à temps t’esclaffer sur une photo d’il y a deux mois ! merci beaucoup, Anne ! j’adore être contredit, c’est mon vice.
    Quant aux rituels dédicatoires, bah… C’est une foire aux vanités plus qu’à la littérature. J’ai lu que tu avais raffolé des « Hontes » de Robin Robertson… L’exposé des déconvenues publiques, sur un ton de confession désabusée, est quasiment devenu un genre littéraire en soi, presque aussi complaisant que d’autres, donc je n’en rajouterai pas ! Et je me contente de te souhaiter, sincèrement figure-toi, un très bon salon d’Annemasse. Sur un stand, la qualité du moment dépend surtout de ses voisins… Il faut qu’ils aient de l’humour et du temps pour discuter, qu’ils ne soient pas assaillis par les dédicaçomanes… Autant dire que je n’ai pas eu le temps d’échanger un mot avec Gisèle Halimi…
    Tiens, un conseil de lecture, si jamais tes voisins de stand sont trop occupés ou bien muets : revue « L’éprouvette » n°1 (éditions l’Association, janvier 2006), pages 77 à 140, un très nourrissant dossier intitulé « Critique de la dédicace », avec analyses quasi-anthropologiques du phénomène (quelle est, au juste, la valeur ajoutée de trois mots manuscrits sur un objet manufacturé ?) et témoignages de dessinateurs.

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