Archive

Archives pour 19/05/2021

Jour J

19/05/2021 Aucun commentaire

Mesdames, messieurs,

J’ai le plaisir un peu fébrile de vous signaler qu’aujourd’hui, mercredi 19 mai, surgit en librairie mon nouveau livre, un roman intitulé Ainsi parlait Nanabozo. Ci-dessus le communiqué de presse conçu par l’éditeur, Thierry Magnier.

Je n’avais rien publié à compte d’éditeur depuis six ans. C’est bien long, six ans. Mais il faut se souvenir que les choses s’étaient déroulées de la façon suivante : un autre mercredi, le 7 janvier 2015 à l’aube, je me réveille d’excellente humeur, riant seul, confiant en l’avenir, candide. En sifflotant je rédige et envoie à tout mon carnet d’adresse, à vous aussi sans doute, un faire-part de naissance béat comme sont tous les faire-parts de naissance, « J’ai la joie etc., nouveau livre blablabla, Fatale Spirale, très beau, Sarbacane, illustrations Jean-Baptiste Bourgois, aujourd’hui en librairie… »

Mon euphorie a duré toute la matinée, avant d’être définitivement ratatinée aux environs de midi lorsque nous sont parvenus les premiers échos médiatiques de la tuerie de Charlie Hebdo, premier acte d’une année 2015 en plomb.

Six ans pour m’en remettre ? En quelque sorte.

Aussi, c’est très prudemment aujourd’hui qu’à votre attention je fanfaronne à mi-voix, une main ramassée autour de la bouche pour ne point trop ébruiter : « Hep ! Psssst ! Oui, vous, là. Youpi ! Nouveau livre blablabla ! Très beau Nanabozo etc. ! Roman qui parle peut-être d’attentat et de fanatisme religieux ! De plein d’autres choses aussi ! Et qui est très rigolo malgré tout ! »

Maintenant que la présente réclame vous est parvenue, attendons. Observons ensemble, si vous le voulez bien, ce qui se passe d’ici ce soir minuit. Soit un attentat ignoble ensanglante la France et ma psyché, et cette fois, promis juré, je retiendrai la leçon superstitieuse, je me garderai de ne plus jamais rien publier, ou du moins de le clamer sur les toits.
Soit tout se passe bien et le 19 mai 2021 ne sera rien d’autre dans notre mémoire collective que ce soulagement de retourner boire un verre en terrasse, par exemple pour fêter l’existence d’un livre à votre disposition dans toutes les bonnes librairies.

Mesdames, messieurs, je vous souhaite, le plus sincèrement du monde, une bonne journée.

Fabrice Vigne

Pour en savoir plus et faire le tour d’Ainsi parlait Nanabozo depuis votre canapé, lire ici.