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Saint-Jérôme dans sa cellule (Troyes épisode 29)

Ça n’arrête plus. Un autre riche rêve cette nuit, qui s’achevait, je passe les péripéties, par mon hospitalisation. J’entre le rouge au front, la serviette à la main, dans un dortoir d’une dizaine de lits, pour l’heure désert, je cherche ma place. Je m’assois sur un lit, mais une jeune fille, petite, brune, pâle, sort des toilettes et me dit en souriant « Vous êtes sur mon lit ». Ah, bon, pardon, je me décale d’un rang. Une fois assis sur le lit voisin, je soulève un coin de drap sur le suivant, et je constate qu’il est occupé par un squelette, oublié là depuis longtemps, recouvert encore par endroits de lambeaux de peau flétrie et grise. (Oui, c’est bien ça : je me trouve pile entre La jeune fille et la mort.) Je tente d’engager la conversation avec la jeune fille mais le dortoir est soudain envahi par une myriade de mômes piaillant comme une volée de moineaux, vêtus comme nous de camisoles blanches pour internés, mais à leur taille. Les voyant, ma dernière pensée avant le réveil est : planquer le squelette !

Je sais d’où me vient ce dernier élément : j’ai rendez-vous avec des enfants malades à l’hôpital de Troyes durant le Salon du livre. Je me demande si la littérature jeunesse ne consiste pas à planquer le squelette. Oh, il peut être là le squelette, il est toujours là, plus ou moins. Mais quand les enfants rentrent dans la place, on remonte le drap.

Pour le reste, les temps sont durs. Ils sont même Dürer, la preuve ci-dessus en image. Mais je ne m’étendrai pas sur le sujet, sinon Tof va encore me rétorquer, citant Agrippine (pas la mère de Néron, la fille de Bretecher) : « Arrête de dire que tu bosses et bosse ! Si tu bossais tu bosserais. » Okay, then. Je me tais. C’est tout pour aujourd’hui.

Londonomètre : 791.

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