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Où l’on reparle des rêves

04/03/2009 un commentaire

indicible !

J’adore les récits de rêves, même ceux des autres.

Nathalie Etienne, grande rêveuse, m’avait déjà confié quelques-uns des siens, notamment après la publication de l’Echoppe enténébrée. Elle m’en offre un nouveau que je reproduis ici avec grand plaisir, et d’autant plus de gourmandise qu’il s’agit d’un rêve joyeux, contrairement à d’autres qu’elle me confia… (Et je précise à la cantonade, avant que cette dernière ne me taxe de narcissisme parce que la cantonade est toujours de mauvaise foi, que j’adore les récits de rêves, même ceux des autres, même quand je n’y apparais pas. Il se trouve, que, dans celui-ci, j’apparais, bon…)

« Je rêve énormément, tout le temps (c’est un vraie vie parallèle pour moi), de tout le monde pratiquement…. de gens qui me sont proches ou éloignés, avec qui je suis très liée ou pas sur le plan affectif (je peux rêver du maire de mon village, par exemple), je peux même rêver de gens que je n’ai pas vu depuis 30 ans ! Cette nuit, j’ai fait un rêve dans lequel tu étais. Le rêve était très court, je te le raconte : Je suis dans un théâtre à l’italienne, à l’orchestre. Je suis venue pour voir Philippe Claudel, je dois l’accompagner sur scène pour recevoir des prix (rien que ça! la fille à peine mégalo !) Je vois dans la salle trois hommes qui se ressemblent beaucoup, ils regardent la scène et attendent eux aussi Philippe Claudel. Tous les trois portent le même prénom, « Fabrice », je ne sais plus comment je le sais mais je le sais. Une ouvreuse vient me dire, « allez-y, il faut jouer maintenant, ne vous trompez pas! ». Les trois « Fabrice » se mélangent (un peu comme les dés que tu dois retrouver sous un gobelet), je le dis d’ailleurs à l’ouvreuse , je lui dis « Mais c’est comme le jeu de dés dans la rue ! », elle me répond « oui c’est ça, exactement ! ». Je désigne le « bon Fabrice » que j’aperçois de trois quart, je sais que je dois trouver Fabrice Vigne et je ne me trompe pas. Je suis contente et je dis à l’ouvreuse, « je ne l’ai vu qu’une fois, Fabrice Vigne, mais je suis sûre que c’est lui ». Et là, tu te retournes, et tu me dis « Gagné ! » avec un sourire ravi et des yeux très doux, puis tu disparais et philippe Claudel entre sur la scène et je me réveille….. Sympathique comme rêve non ? en tout cas il m’a semblé de bon augure, pour mes démarches vis-à-vis de Castells.
Ciao ciao »

Lumières : « les démarches vis à vis de Castells » désignent nos démêlées longuettes auprès de notre éditeur commun ; Philippe Claudel, ami de Nathalie, est pour elle l’exemple type de l’intégrité littéraire, et de la justice dont font preuve, à l’occasion, les trompettes de la renommée ; il est normal que Nathalie et moi nous reconnaissions au théâtre, puisqu’elle et moi avons le théâtre en ligne de mire à notre horizon littéraire : une de ses pièces, écrite à partir du témoignage qu’elle a recueilli auprès d’un ex jeune détenu de la prison Metz-Queuleu, Quartier d’en bas, sera prochainement jouée à Nancy, tandis que j’attends impatiemment l’adaptation de mes Giètes à Lyon au mois de mai ; c’est un fait, nous ne nous sommes vus qu’une seule fois ; mais alors pourquoi cette partie de bonneteau sur ma personne ? Pourquoi suis-je triple ? Je ne sais pas. Mais ça me plaît. La cantonade peut bien me taxer de narcissisme.

DIY

24/01/2009 3 commentaires

L'anarcho-punk à brushing et sa boîte à out'

Voici quelques semaines, j’ai été contacté par Catherine Leblanc qui m’a présenté un projet original : « J’ai envie de créer un site, La fabrique d’albums, pour mettre des albums gratuits en ligne. L’idée initiale est d’encourager une création libre de toute notion de rentabilité, de découvrir des talents, de permettre les rencontres entres auteurs et illustrateurs. » Ce projet, qui n’en est qu’à ses balbutiements, inclurait un volet d’édition des albums à la demande ; aussi Catherine me demandait-elle de lui exposer comment je me débrouillais pour publier moi-même mes livres.

Je reproduis ci-dessous la réponse que je lui ai faite, en guise de prière d’insérer, de note d’intention, ou bien de résumé des épisodes précédents

« Bonjour Catherine
Vive l’édition alternative, sans but lucratif, pure beauté du geste, anti-commerciale, anti-librairie, anti-réseau, anti-service de presse, anti-parisien, anti-province aussi bien, anti-tout, underground, punk, « do-it-yourself », équitable, libertaire ! Peu importe son nom, mais vive elle, ah ça oui ! Qu’elle vive !
Je vous adresse tous mes vœux pour votre projet de site, et je suis prêt à vous faire part de mon expérience, même si ceci est très différent de cela.

Voici : je disposais d’un petit pécule, gagné sur mes livres publiés chez de « vrais » éditeurs ; chérissant ma liberté plus que tout et en tout cas plus que les chiffres de vente, supportant de plus en plus mal d’envoyer des manuscrits (« Cher Monsieur ou Madame, voudriez-vous lire mon livre ? J’y ai consacré des années, juste un regard s’il vous plait ?« ), j’ai décidé d’engloutir (d’occulter, pourrait-on dire) cette somme dans un label d’auto-édition, pour publier ce que bon me semble, comme bon me semble, avec qui bon me semble, et dans un parfait dédain pour le sort commercial du livre. La « philosophie » en était :  je me paye le luxe de faire des livres à perte, grâce à l’argent que je gagne avec des livres rentables (toujours plus rentables pour les éditeurs que pour les auteurs, du reste), argent « détourné », en quelque sorte. J’ai ainsi auto-publié deux livres en 2008, et deux ou trois autres sont prévus en 2009 – si j’ai l’argent ! sinon ce sera 2010…

Détail crucial : je ne suis pas vraiment seul. Je n’aurais jamais entrepris cette démarche si je n’avais pas travaillé main dans la main avec un graphiste hors-pair (avec qui j’avais déjà réalisé deux livres chez un autre éditeur), prêt à l’aventure, et qui m’a assuré le logo, la charte graphique, la mise en page, l’élégance générale, et surtout l’émulation, le regard critique, le plaisir de créer à deux. C’est beaucoup : son titre de factotum n’est pas usurpé. Le résultat  visuellement parlant, m’enchante, je dois dire. Car d’ordinaire micro-édition signifie souvent, hélas, « édition moche » – or la médiocrité graphique était hors de question pour le Fond du Tiroir, micro-éditeur certes, mais maxi-exigeant esthétiquement. Ainsi, le personnel au complet du Fond du Tiroir se compose de moi-même et du graphiste, ce dernier étant le seul rémunéré : je lui fais un petit chèque forfaitaire pour chaque livre, bien en-deça d’ailleurs de la valeur et de la somme de travail qu’il fournit.

Je me monterai un jour ou l’autre en association loi 1901, afin d’afficher un statut légal (pour le moment, je suis dans l’absolu vide juridique : les dépenses et recettes du Fond du Tiroir sont mêlées à mon compte en banque personnel), mais cela est moins urgent que la pure et simple envie de faire des livres… La France est un pays où la liberté des livres est une authentique tradition, apprécions, et profitons-en : point besoin d’être une SARL ou quoi que ce soit d’autre… N’importe quel particulier (et je vous prie de me croire particulier) peut « faire un livre », demander à l’AFNIL un numéro d’ISBN afin de profiter de la TVA à 5,5%, etc… Ce que j’ai fait. (Je vous conseille, au chapitre des détails pratiques, la consultation de l’ouvrage qui hélas commence à dater un peu, L’auteur en liberté de Claude Vallier.)

Ensuite j’ai démarché divers imprimeurs dans la région de Grenoble (je suppose qu’il y en a autant dans la région d’Angers), j’ai comparé les devis, choisi en fonction du rapport qualité-prix… Pour mes deux premiers livres, j’ai ainsi fait appel sans le moindre scrupule à deux imprimeurs différents : je cherchais pour le premier une meilleure finition (un façonnage qui finalement s’est révélé impossible), et pour le second une garantie de rapidité et d’efficacité, j’ai donc opté pour un imprimeur davantage spécialiste du numérique… C’est tout simple, au fond ! Croyez-moi, consacrer une matinée, avec le graphiste et/ou l’imprimeur pour calibrer la couleur de couverture de SON livre, procure des joies comparables en intensité à celles de l’écriture, et nullement incompatibles.

Dernière étape, la plus fastidieuse : vendre le livre une fois qu’il existe. Je procède essentiellement par la vente par correspondance à partir de mon blog, et exceptionnellement je confie quelques exemplaires à des libraires que j’aime bien et qui m’aiment bien (sachant que ce dépôt est fatalement à perte : la marge que le libraire garde sur le livre, habituellement 30%, étant supérieure à ma propre marge « d’éditeur », plutôt située vers 15%.)

Bilan chiffré de mes premiers livres :
le premier m’a coûté 2700 euros (1800 d’imprimeur et 900 de graphiste). Il sera rentabilisé si j’écoule 220 exemplaires sur un tirage de 260 – or j’en suis à environ 110 ventes, à mi-chemin de ce seuil…
Le deuxième, plus petit et beaucoup moins cher, m’a coûté seulement 850 euros (550 euros d’imprimeur et 300 de graphiste) – celui-là sera rentabilisé plus rapidement, même si cela adviendra dans la même tranche : aux alentours des quatre-cinquièmes du tirage. À ce jour, sur un tirage de 365, j’en ai vendu 60… et offert une cinquantaine : à nouveau, j’arrive à un chiffre total d’une grosse centaine – je crains que ce soit là tout « mon public » (j’ai lu il y a quelques mois un intéressant article intitulé Mille vrais fans qui expose puis critique la théorie très « web 2.0 » selon laquelle un artiste sans éditeur (sans « major », puisqu’il y était essentiellement question de musique) mais avec un public de 1000 personnes seulement, est économiquement viable. J’en suis donc à 10% de cet objectif de viabilité !)
Le troisième livre FdT, qui sortira le 5 février, et sur lequel je travaille actuellement, est une folie douce. Très cher à fabriquer comme à vendre, il sera en quadrichromie et reproduira des gravures aux couleurs très délicates – celui-ci va me ruiner une bonne fois (reçu un devis de l’éditeur : 3800 euros, je ne dispose pas d’une telle somme, mon pécule est à présent épuisé, je vais lancer une souscription), et sera par conséquent peut-être le dernier – banco !

– Si, malgré l’adversité (et la crise mondiale partout-partout), j’équilibre mes comptes, je ferai un quatrième livre, puis un cinquième. Les idées ne manquent pas, comme on dit.

Voilà ! J’ignore si ces informations peuvent vous servir… Je termine en mentionnant un auteur-éditeur que j’admire énormément et qui est, dans le milieu de la littérature jeunesse, un exemple accompli de « l’auto-édition qui réussit » : Benoît Jacques. Voilà des années que Benoît creuse son sillon sans aucunement dévier sa charrue, il fait ses livres voilà tout, ses albums aux formats variés et ses bandes dessinées, souverainement, et ils sont magnifiques. Je n’en suis certes pas là (le FdT n’étant même pas distribué), mais, au moins de loin, Benoît Jacques est l’un de mes héros.

Bien à vous, bonne chance, et bon an neuf,
Fabrice

En post-scriptums, trois éléments de réflexion complémentaires :
1) Je crois (mais je me trompe peut-être) que les illustrateurs sont, d’une façon générale, davantage que les auteurs dans une démarche « professionnalisante », n’ont pas d’autre « métier » que leur art, et rechigneront par conséquent à offrir gratis des travaux à un site pour la pure beauté du geste, sans revenu garanti… Il est bien clair que, en ce qui me concerne, je dispose d’un salaire régulier (quoique modeste), pour une activité autre, qui assure mon quotidien et me permet de consacrer mes gains littéraires à des pures pertes littéraires.
2) J’avais discuté avec Thierry Lenain autrefois d’un projet qu’il avait conçu de monter une maison d’édition associative, gérée par les auteurs eux-mêmes, « Faire en quelque sorte », disait-il, « pour la littérature jeunesse ce que l’Association a fait pour la bande dessinée ». C’était une belle utopie, qui ne s’est jamais concrétisée, faute d’énergie et de motivation. Peut-être devriez-vous parler avec Thierry ? Peut-être que son projet et le vôtre sont compatibles ?
3) Un peu d’eau dans mon vin, finalement. Je commençais cette lettre par une énumération de qualificatifs négatifs, me posant anti-ceci, anti-cela, anti-monde de l’édition traditionnelle… Aujourd’hui, je dirais plutôt non-ceci, non-cela, plutôt qu’anti. Ce que je fais, je le fais sans eux, mais pas contre eux. »

Ci-dessous, pour illustrer le propos, la tête-de-moi-en-punk (ah ! que de souvenirs ! toute une époque ! canettes, chiens et pogo !) et un hommage de Buznik :

no  future

Casser la Barack

Force marémotrice

07/01/2009 2 commentaires

Et le Flux les emporte

J’ai largement offert à mes proches Le Flux, sensiblement en même quantité que je l’ai vendu. Toutefois, de lien en lien,  il a pu tomber entre des mains que je n’ai jamais serrées. C’est ainsi qu’un certain Raphaël Desportes l’a lu. Artiste (comment faudrait-il dire ? « brut » ?), il n’a pas tardé a composer une sorte de réplique à ma plaquette, un poème et une peinture, duo intitulé comme de juste Le Re-Flux (ci-dessus). Le Flux est aussi le lieu où se retrouvent ceux qui « rêvassent d’une lune éparse ». Oui. Je prends. Je prends et je dis merci.

Signe de vie

15/10/2008 3 commentaires

Bonjour,
Je viens de découvrir votre blog que j’aime beaucoup.
Je m’appelle Frédérique Impennati. Travaillant dans la communication et les relations avec la presse, j’avais besoin de vérifier ce qui était référencé sous mon nom (pas d’égocentrisme démesuré) et je suis tombée en bas de la première page de résultats sur votre lien… Je vois apparaitre mon nom et celui d’un ancien ami Fabrice Meddouri, èlève de Briey avec moi dans les années 73/74, qui je crois est malheureusement décédé.
Je lis aussi le nom de Paloma Karle. Le prénom ne me revient pas immédiatement mais en prononçant à haute voix, Mme Karle, professeur de Français, oui ça évoque un souvenir, j’ai une mémoire assez infidèle et je cherche les traits de son visage dans ma mémoire, ce que je sais c’est que j’aimais ce professeur. Ma sœur, à peine plus âgée que moi me dit souvent « C’est pas possible que tu ne te souviennes pas de telle ou telle chose », et pourtant je ne suis pas atteinte de la terrible maladie d’Alzheimer, ou alors je ne le sais pas encore…
Et quand je lis son dernier appel, comment dire, c’est idiot mais l’émotion m’envahit soudainement. D’abord parce que c’est très troublant de savoir qu’enfant on était pas aussi transparente qu’on le croyait, et parce que cela me ramène à une vie qui était si douce, si insouciante, où l’on n’avait qu’une chose à faire, saisir la chance d’apprendre… grandir, observer, se nourrir… tout ce que j’essaie de transmettre à mes enfants aujourd’hui.
Alors voilà bien sur, d’abord je vous remercie d’avoir publié ce dernier appel, ce 15 octobre n’est pas une journée comme les autres. Je m’en remets également à vous pour savoir si vous seriez d’accord pour, si cela est possible, me transmettre les coordonnées de Paloma Karle. Je vous en remercie beaucoup par avance…
Vous faites de très belles chose sur votre blog, continuez …
Bien à vous
Frédérique

Bonjour Frédérique, merci pour votre visite, et pour votre mail très émouvant à son tour : merci d’avoir répondu « présente » au dernier appel.
Je n’ai pas les coordonnées directes de Paloma, mais seulement celles de son fils Vincent. Je lui fais suivre immédiatement votre message, elle (ou lui) vous contactera sans aucun doute.
Verriez-vous un inconvénient à ce que je copiecolle votre message sur mon blog ? Pour moi, il est exemplaire de ce que l’on peut faire (de mieux) avec le web 2.0 : on envoie une bouteille dans la mer électronique, on attend un peu, beaucoup ou éternellement, on attend le jour où quelqu’un, en googueulant ceci ou cela (en l’occurrence : soi-même) ouvre cette bouteille, et voilà une jolie rencontre.
Bien cordialement et bonne journée,
Fabrice

Rebonjour Fabrice,
Merci infiniment pour votre réponse aussi réactive. Merci surtout d’accepter de faire suivre notre échange.
Quant à mon message, je ne vois aucun inconvénient à ce qu’il prenne une petite place sur votre blog et même cela m’honore.
Il est vrai qu’Internet revêt souvent un caractère magique, surprenant… Voilà une journée d’un parfum singulier, et que je vais m’empresser de partager avec ma fille de 15 ans et mon fils de bientôt 10 ans, en somme l’âge que j’avais quand Mme Karle m’enseignait non seulement le français mais au-delà un certain plaisir des mots.
A bientôt pour d’autres nouvelles.
Bien à vous
Frédérique

Volatil comme un rêve

02/09/2008 3 commentaires

« Nous avons tous du génie
dans la position horizontale
et les yeux clos »
André Hardellet, Lourdes, lentes…

One satisfied customer. Pendant l’été, la vente par correspondance continue. Un seul exemplaire de l’Echoppe m’a été commandé ce mois-ci (il m’en reste ! plein ! profitez-en ! n’hésitez pas !). Cette singularité n’a pas empêché, et a peut-être favorisé, une prise de contact directe puis une convivialité de type 2.0, c’est à dire une correspondance soutenue et blogoïde, avec le commanditaire, un certain Yves Mabon, animateur (auteur ? dit-on « auteur » pour un blog ou bien ce mot est-il trop sacré ?) d’un blog intitulé Lyvres.

Je reproduis ci-dessous cette correspondance, qui a essentiellement trait aux rêves, comme il se doit.

« Bonjour. Je viens de recevoir mon exemplaire à moi de L’échoppe enténébrée (tuyau piqué chez Sylire). Je n’ai encore lu que deux ou trois rêves, et bien qu’assez prosaïque, j’avoue y avoir pris un goût certain ! Assez amateur en général de livres sortant de l’ordinaire soit par l’histoire, soit par l’écriture, je pense être tombé sur un beau petit livre fait pour moi. Bonne continuation
Yves Mabon »

« Merci Yves, me voilà très touché (ma seule vente de livre de tout l’été, et elle fait mouche ! chic), et merci aussi à Sylire, par procuration. Je viens de fureter dans votre blog, du coup. Si je partage certains de vos enthousiasmes (ah ! Ali Farka Touré !), en revanche, je suis désolé que vous n’ayez pas goûté Casse-Pipe de Céline, livre avorté certes, mais quel vigoureux avorton ! Je l’ai lu autrefois, juste après mon service militaire, et il m’a vengé de bien des choses. Mais peut-être n’avez-vous pas fait l’armée ? Avec tous mes voeux de fertiles et cependant absconses rêveries,
Fabrice »

« Et pourtant si, je l’ai bien fait ce satané service militaire, contraint et forcé. J’ai trouvé la lecture de Casse pipe très difficile : tout ce qui était dialogue m’a fatigué, je n’ai pas apprécié. (J’aurais dû le lire moi aussi juste après cette sinistre période) Par contre, j’aimais bien la prose de Céline, de même que j’ai adoré Voyage au bout de la nuitMort à crédit. Je viens de finir votre échoppe d’une première lecture, histoire de savoir à quoi j’avais affaire. Dans l’ensemble, j’aime bien vos rêves : quelques uns sont très beaux ! (j’en ferai une petite critique sur mon blog). Je suis donc ravi par le livre, petit cadeau que
je me suis fait à moi-même. Je relirai plus lentement, peut-être juste un par soir, avant de dormir, histoire de faire venir mes propres rêves. Bonne continuation à vous
PS : du coup, je viens d’emprunter à la bibliothèque, TS d’un certain Fabrice Vigne. n’hésitez pas à revenir me voir. Puisque j’ai partagé vos rêves, je me permets de vous saluer amicalement,
Yves »

« Bon, puisque vous aimez Voyage au bout de la nuit, nous n’allons certainement pas nous fâcher. Céline est l’un de mes écrivains essentiels, l’un de ceux sans qui je n’écrirais pas moi-même, et je considère que beaucoup d’écrivains contemporains (je me compte dans le lot) ne sont à côté de lui que des petits garçons. Je ne me lasse jamais de « l’entendre parler » (puisque il disait écrire « comme on parle à l’oreille du lecteur »), y compris dans ses livres les plus mineurs, comme Casse-Pipe.
Merci pour votre critique de l’échoppe. Et puisque vous avez emprunté TS, je vous recommande de ne relire l’échoppe que lorsque vous aurez terminé l’autre, avec lequel il a quelques liens : le grand secret du livre rouge, c’est qu’il s’agit d’un journal occulte d’écriture du livre bleu, narrant épisode par épisode les effets de la conception de ce texte princeps, jusqu’à ceux de sa publication.
Le récit de rêve est un genre littéraire à part entière, et si cela vous intéresse, je vous recommande ceux de Perec, de Queneau, de Leiris, de Kerouac, de Michaux, par exemple. Moi, j’adore ça. C’est de la poésie brute, sans affectation. En bande dessinée, ceux de David B. ou JC Menu sont également très beaux.
Bien amicalement à vous, et bonne(s) lecture(s)
Fabrice »

« D’accord pour dire que beaucoup d’écrivains sont tout petits à côté de Céline et de son écriture si forte, toujours, à mon sens, sur le fil du rasoir, si près de passer dans le vulgaire, mais restant néanmoins du « bon côté » du rasoir. Sûrement ce qui en fait sa force. Pour Casse-pipe, j’ai senti qu’il avait franchi ce fil, mais cela reste mon interprétation personnelle.
Quant aux rêves, je ne savais pas que c’était un genre littéraire à part entière, et que Queneau (un des écrivains que je préfère) y avait participé. Je lirai sans doute, moi qui ne suis pas forcément amateur de poésie pure, mais qui aime bien les récits poétiques (comme votre échoppe) : je ne connais pas non plus cet aspect de Perec. Je n’ai pas encore osé m’aventurer dans Kerouac ni Michaux et ne connais pas Leiris, ni les auteurs de BD que vous citez. Que de belles découvertes en perspective !
Merci des conseils
Yves »

« Peut-être que Casse-Pipe est plus vulgaire que ses autres livres parce que la matière première (l’expérience militaire) l’était en proportion ?
En ce qui concerne les rêves de Queneau, voilà un cas intéressant. Il s’est entraîné, comme beaucoup de ses ex-camarades surréalistes, à rédiger ses rêves, mais il a aussi, et c’est plus original, concocté de FAUX rêves, rédigés à la manière onirique, retrouvant en plein jour l’énergie de l’imagination nocturne. Très curieux. On en trouve des échantillons recueillis dans le livre Contes et propos, si le coeur vous en dit…
Merci pour la causette, bonne journée…
Fabrice »

« En lisant votre mail, je me suis dit, bon sang, mais c’est bien sûr, je connais ce titre (Contes et propos) de Queneau. alors, je monte quatre à quatre les escaliers pour me retrouver devant ma bibliothèque, qui contient ce fameux opus. Honte sur moi d’avoir oublié cet ouvrage, lu il y a assez longtemps. Bien sûr, je l’ai ouvert, j’ai feuilleté la préface, signée… Michel Leiris. Et hop un bouquin et un auteur soit-disant inconnus qui me reviennent en pleine figure. Quelle aventure !
A bientôt
Yves »

Accident nocturne

10/07/2008 Aucun commentaire

« Sauf accident, il n’y aura pas de nouvel article posté ici avant l’automne », ai-je dit ? Okay, alors voici un accident et n’en parlons plus.

Ci-dessous un échange par mails avec Nathalie Etienne, dramaturge et romancière que j’ai rencontrée à l’époque des éditions Castells.

Nathalie me cite, parmi ses lectures de l’été, Henri Bauchau. Hasard objectif : peu après, je feuillette le Telerama de la semaine, à cataloguer pour les usagers de la médiathèque, et Je tombe sur cette titraille : “L’histoire du monde serait plus juste si l’on tenait compte de l’histoire des dormeurs et de leurs songes. Henry Bauchau”. Forcément, je lis attentivement l’interview qui se déploie sous cette accroche.

“… développer le côté du coeur, celui qui indique la capacité de vivre ensemble sans lutte, sans rivalité. [Comment ?] En repoussant les barrières intérieures, en écoutant ses rêves. J’ai toujours été frappé que tant de gens vivent dans l’ignorance de leur activité onirique. Pourtant, l’histoire du monde serait plus juste si l’on tenait compte de l’histoire des dormeurs et de leurs songes. Ce qui se passe pendant le sommeil a une influence considérable sur l’éveil [NDFV : Et dire que c’est l’inverse que le sens commun tient pour une vérité indiscutable…]. En prendre conscience ouvre des horizons”.

Eh bien, soit : que mon Echoppe soit en toute modestie mais ni plus ni moins, une contribution à “L’histoire du monde”. C’est ce que j’écris à Nathalie. Elle me répond :

« Fabrice !
je pensais justement à toi cet après-midi, je me disais qu’il fallait que je t’écrive pour te parler de l’Echoppe que je viens de terminer. Tu vois, quand je te disais que Bauchau était un gars bien ! c’est très flatteur pour toi d’appartenir au même « monde » que le sien………évidemment j’adhère à 100% à ce qu’il dit…… Je me suis intéressée très tôt au rêve, par Jung pendant mon adolescence puis… par moi-même tout simplement. Je vais te raconter une anecdote que tu pourras certainement comprendre avec ton coeur justement (ensuite je te parle de ton livre) :
Quand ma deuxième fille est morte, je me suis beaucoup réfugiée dans les rêves (classique comme démarche) au début parce que j’espérais ainsi retrouver les sensations que j’avais connes à travers mon expérience de N.D.E, ensuite pour apaiser ma peine. Une nuit, quelques mois après sa mort, j’ai rêvé d’elle, elle m’est apparue sous les traits d’un beau garçon, jeune, une vingtaine d’années, mais je savais que c’était elle, et j’accomplissais (je résume mais le rêve était extrêmement précis) toutes les tâches maternelles que je n’avais pu accomplir avec elle. J’étais parfaitement heureuse. Je me suis réveillée avec la certitude de la retrouver un jour…comment? sous quelle forme? je ne sais… je ne crois pas en Dieu……..et même si cela procède d’un fantasme, ma souffrance était moindre……c’est déjà ça…..
Ton livre :
J’ai été partagée entre deux sentiments : la gène et l’intérêt, qui ne sont pas -me semble-t-il- antinomiques.
Pourquoi la gène? Parce que tu te dévoiles beaucoup (tes enfants par exemple) dans ce livre…. il y a chez moi une forme de pudeur qui se manifeste d’autant plus que mon interlocuteur (et c’est ton cas à mes yeux) se montre généralement non pas distant mais réservé (ce qui me plaît bien). En clair, tu ne t’es jamais (et c’est très respectable) livré (dans nos échanges épistolaires) sur ta vie privée (ta femme tes enfants etc….) J’avais l’impression en avançant dans ma lecture de « déflorer » quelque chose en toi…….. et cela me gênait…un peu….pourtant il n’y a rien d’indécent dans ton livre, ce n’est pas de cet ordre-là, c’est autre chose…….peut-être parce que de par ma thérapie (j’ai longtemps été en analyse) je sais à quel point les rêves sont importants et à quel point on se découvre (dans tous les sens du terme….)quand on les raconte…..et peut-être aussi parce que je ne te connais que par ton « statut » d’auteur…je sais pas trop……à part cela j’ai été impressionnée par les ressources « fictionnelles » de tes rêves ! Ca « fictionne bien » donc ça fonctionne bien…… Ils sont d’une précision hallucinante ! tu es un grand dormeur et un grand rêveur devant l’éternel !
Bien à toi
Nathalie »

« Bonjour Nathalie
Merci pour ton message, commentaire parmi les plus fournis et argumentés que je reçois au sujet de mon Echoppe. Certes, dévoiler ses rêves a un côté « indécent » (Vincent Karle [NDFV : un autre « auteur Castells »] a formulé la même réserve), mais quant à moi je trouve très innocent de révéler mon activité onirique (c’est le sens de l’épigraphe, la chanson de Tom Waits, « You’re innocent when you dream »), geste infiniment plus mystérieux, poétique, et au fond : pudique, que de dévoiler un VRAI journal intime avec des VRAIS morceaux de ma vie, ce que je pense, ce que je vois, ce que je crois, etc (certes c’est ce que je fais, un peu, avec ce blog, et précisément je constate les limites esthétiques de cette pratique). Comme tu le dis très justement, le cerveau qui dort est une machine à fabriquer de la fiction, et ce caractère de « littérature brute », « incréée » comme les musulmans disent au sujet du Coran « non écrit », ne cesse de me fasciner. Tous ces récits sont à la fois vrais et faux, comme des romans, comme ce que l’on attend des romans.
Merci aussi pour ton rêve… Ta fille en jeune homme… C’est beau. Je ne peux ni ne veux analyser plus avant : c’est beau, voilà tout, émouvant.
Fabrice »

« Tu as raison Fabrice, bien raison et la démarche de « brouiller les pistes » par le biais de la fiction et que j’ai bien perçue dans ton livre est éminemment intéressante….je me demande si à la longue, et peut-être comme beaucoup de lecteurs , je n’ai pas fini par développer une méfiance vis-à-vis de « l’intime » en écriture tout simplement par que je suis saturée (contre mon gré malheureusement) d’informations très intimes (et pour le coup très indécentes) sur un tel ou une telle via les média (à commencer par la vie de Sarkozy)ça frise l’overdose. Je suis tombée par hasard sur un article qui faisait la promo du nouveau roman de Christine Angot, elle y raconte en long en large et en travers sa relation avec le chanteur Doc Gynéco….ce n’est pas indécent c’est carrément vulgaire. Toute cette littérature(et ça marche!)putassière m’écoeure et je m’interroge souvent sur le fonctionnement du lecteur actuel: qui est-il vraiment? pourquoi lit-il ce genre de livres? Qu’y cherche-t-il? Surtout lorsque l’on sait que le lecteur est un genre en voie de disparition. Je ne veux pas condamner mais j’aimerais bien comprendre, vraiment.
Bien à toi
Nathalie »

 » Je t’avoue que les dernières aventures de Christine Angot, dont certains livres m’avaient beaucoup touché, m’indiffèrent absolument, appartenant davantage à la sphère « people » qu’à la littérature. Voilà qui répond, justement, à ton questionnement : pourquoi est-ce que ça « marche » ? La réponse est connue depuis longtemps : « pipole » ! Pour vendre un livre, il ne faut pas forcément être écrivain, mais il faut à tout prix appartenir à cette sphère médiatique, qui « apparaît », et par cette apparition démontre en permanence et tautologiquement la loi énoncée par Guy Debord pour définir la société du spectacle : « Ce qui est bon apparaît, ce qui apparaît est bon ». Ainsi se poursuit le décervelage, et qu’est-ce que je suis bien au fond de mon tiroir ! Je n’apparaît pas, je disparaît.
Certes mon Echoppe rend public des pans de mon intimité, mais comme je ne suis pas, ne serai jamais, et n’aspire aucunement à être, « pipole », je suis tout à fait tranquille. Je peux parler de mes enfants : on s’en fout, ils ne passent pas à la télé. En conséquence mon livre ne peut rien révéler d’ « intéressant ». Si l’on y cherche des révélations, il peut être lu, au mieux, comme un journal d’écriture, autiste et en négatif, de mon premier roman, « TS », de sa conception aux effets de sa publication. Aucun parisien, aucun écrivain célèbre, aucun politicien, aucun rappeur, aucune tête de gondole, même pas un journaliste de « Livres hebdo », dans cette histoire.
Fabrice »

« Over and off »

01/07/2008 2 commentaires

Sauf accident, il n’y aura pas de nouvel article posté ici avant septembre. En attendant, L’Echoppe reste en vente, et je modèrerai et répondrai aux messages déposés, naturellement.

Pendant que le rideau tombe, quelques dernières nouvelles en vracance :

– Je viens de recevoir une proposition de madame Angela Sauvage-Sanna, qui souhaite monter une adaptation théâtrale des Giètes en mai 2009, au théâtre Carré 30 (Lyon). Je lui donne carte blanche, naturellement.

– Je viens de recevoir ce matin même un courrier du salon du livre des Marches (Savoie), adressé à Jean Vigne : « Nous avons bien reçu votre candidature et vous remercions de l’intérêt que vous portez à notre salon « Livres en marches ». Nous ne sommes malheureusement pas en mesure de répondre favorablement à votre demande et le regrettons vivement »… D’après l’omniscient oracle Google, un Jean Vigne écrit des livres fantastiques publiés chez Chloé des Lysses, il n’est pas loin de la Savoie, je déduis que ce courrier lui était destiné. En lisant le blog de mon homonyme, mon-semblable-mon-frère, je suis au regret de ne pas m’intéresser à sa littérature, pas ma tasse de thé du tout. Voilà qui rend modeste : mon blog a peu de chances d’être moins dérisoire que le sien, et je réalise fugacement à quel point tout ce que je peux écrire est fort peu susceptible d’intéresser quiconque tomberait par hasard sur les présentes anecdotes narcissiques. C’est bientôt la fin du monde, et nous cherchons désespérément à attirer l’attention avec nos blo-blogs ! Ah, rien de nouveau sous le soleil de la blogosphère ! Vanitas vanitatis, naturellement !

– Je viens de gougueuliser L’Echoppe (car je ne me contente pas de gougueuliser les auteurs presque-homonymes de romans fantastiques, j’avoue en outre la manie complaisante et masturbatoire d’auto-gougueulisation), et j’ai pu constater que le tout premier site proposé par l’Oracle est, comme autrefois pour les Giètes, le blog de Sylire. Je lui suis reconnaissant de sa fidélité, naturellement.

– Je viens d’apprendre que j’étais invité à la prochaine fête du livre de Saint-Paul Trois Châteaux (février 2009), dont l’invité d’honneur est ma bonne marraine, Jeanne Benameur. Je suis ravi, naturellement.

– Je viens d’avoir le détail des deux prochaines représentations de la lecture musicale des Giètes, donnée par Christophe S. et moi. La première aura lieu le lundi 18 août à Doucy-Combelouvière (Savoie) – désolé, ce n’est pas ouvert au public, ce sera une soirée privée à l’usage des stagiaires folkeux de Mustradem. La seconde aura lieu le dimanche 14 septembre au festival des Vans, fondé par Sébastien Joanniez. Si vous avez des idées d’endroits susceptibles d’accueillir procahinement ce petit spectacle, envoyez-les moi, naturellement.

– Je viens de me remettre à écrire, écrire pour de vrai je veux dire. Contrairement à ce que j’envisageais, ce n’est pas sur Jean II le Bon, mais sur l’Arbre et le bâton. [Ici figurait un lien vers un texte que je présentais comme un reportage burlesque impubliable. Printemps 2009 : je désactive le lien parce que finalement je vais le publier, elle est bonne, celle-là. Au Fond du Tiroir, naturellement.]

– Je viens de réaliser à quel point je pense en presque permanence à la fin du monde, sans déconner, ces jours-ci je pense à la fin du monde, en presque permanence. Je suis très profondément marqué par mes excellentes mauvaises lectures : un documentaire (L’humanité disparaitra, bon débarras ! d’Yves Paccalet) et un roman (La route de McCarthy, toujours elle). Et voilà, je pense à la fin du monde. L’arbre et le bâton, dont je vous causais à l’instant, est une petite fin du monde à sa manière, dans un supermarché. Hier j’ai fait les courses dans un supermarché, j’ai tout trouvé très cher et vu trop de rayons vides. Je me suis dit que ces deux signes étaient convergents, que la société d’abondance avait vécu. Aussi, j’ai pensé à la fin du monde, pour ainsi dire, naturellement.

– Je viens de pleurer toutes les larmes de mon corps en regardant la fin de Six feet under. Mon snobisme rechigne à admettre que la télévision, medium corrompu à visée essentiellement hypnotico-commerciale, euphorisant ou anesthésiant selon les besoins tout comme la chimie derrière les miroirs des salles de bain, on-off sur nos nerfs, est capable de chef d’oeuvre. Pourtant c’est un fait, Six feet under, le soap de la mort, est un superbe mega-mélo d’une cinquantaine d’heures, un intelligent tire-larme, si original et cependant si juste qu’on ne l’oublie pas. J’ai essuyé un deuil plutôt cruel, cette année. J’ai perdu la personne à qui j’ai dédié les Giètes. Et lors des formalités pour les obsèques, la seule chose amusante de la matinée aux pompes funèbres était que le croque-mort, suave, encravaté, habitant ses phrases toutes faites de compassion très professionnelle, ressemblait tellement à David Fisher que, pour me distraire les affects, je me suis demandé s’il n’était pas homosexuel. Ce deuil ne m’a rendu Six feet under ni plus aimable, ni plus repoussant. J’ai juste beaucoup pleuré à la fin du feuilleton. Ah, catharsis ! Naturellement.

– Je viens d’arrêter de fumer. Pas attendu la fin du monde. Cette fois c’est « définitif », naturellement.

– Je viens de lire un intéressant article intitulé Mille vrais fans qui expose puis critique la théorie très « web 2.0 » selon laquelle un artiste sans éditeur (sans « major », puisqu’il est essentiellement question de musique ici) mais avec un public de 1000 personnes seulement, est économiquement viable. Avec mes 87 Echoppes écoulées, j’en suis loin, naturellement.

– Je viens d’apprendre que le prix du baril de pétrole vient à nouveau de franchir un cap historique. (Ceci est une information à validité permanente, qui restera fraîche quel que soit le jour de l’été où vous lirez cette page. Très commode, naturellement.)

Voilà. Passez un bon été, je vous prie. Travaillez moins pour réfléchir plus, et aimez-vous les uns les autres afin d’éviter la fin du monde. (Ouais, c’est ça. Naturellement.)

Pendant ce temps, à Landerneau

19/04/2008 7 commentaires

Si ma visite en Bretagne au mois de mai est finalement annulée, en revanche je provoque quelques remous dans le Landerneau « Littérature jeunesse ». Primo, je suis interviouvé par (la très subtile) Madeline Roth et mis à contribution dans le prochain numéro sur papier de la revue Citrouille, actuellement sous presse (http://lsj.hautetfort.com/). Deuxio, le blog du master 2 professionnel de littérature pour la jeunesse de l’université du Maine, animé par (le légèrement moins subtil) Bertrand Ferrier, cause de moi en se posant les bonnes questions : écris-je pour les ados ? Troisio, et voilà le plus amusant (et le moins subtil), je sers de repoussoir dans une polémique de longue haleine qui fait rage sur le blog de Blandine Longre . Ici, par deux fois, Jack Chaboud me traite à mots couverts d’escroc, parce que j’ai reçu (et même accepté ! et réclamé, si ça se trouve ?) un prix de littérature jeunesse pour un livre que j’avoue avoir écrit « sans me préoccuper de l’âge de mon lecteur ». C’est un scandale ! Je suis entièrement d’accord avec Jack Chaboud. J’ai l’intrépidité et la joie de foncer dans le débat.